"La culture et la liberté", thème du 27e festival du film d'histoire de Pessac

Annulé l'an dernier alors qu'il devait se tenir trois jours après les attentats de Paris, le festival met en avant cette année les artistes et les écrivain ayant joué un rôle clef dans l'histoire du monde. Une centaine de films et de documentaires sont à découvrir jusqu'à lundi prochain.

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 C'est un thème qui

"s’impose comme une réponse réfléchie, fédératrice, constructive et stimulante au climat anxiogène actuel"

explique le président du festival, Alain Rousset dans son édito.

Ajoutant "l’expression artistique est (...) une forme de liberté qui peut remettre en cause la toute puissance d’un pouvoir qu’il soit politique, religieux ou économique". "Car c’est un fait, de Khomeyni aux djihadistes, de Staline à Hitler en passant par Mao, les régimes totalitaires n’ont toujours eu de cesse d’anéantir la culture ou bien de l’instrumentaliser".

C'est l'écrivaine franco-irannienne Chahdortt Djavann qui donnera le coup d'envoi de cette 27e édition. Cette femme, qui témoigne de la tragédie vécue au quotidien par les Iraniens, et plus particulièrement les femmes dans ses ouvrages, donnera une conférence inaugurale à 17h45 ce lundi. 

Le film d'ouverture "Afterimage", du cinéaste polonais Andrzej Wajda, décédé le 9 octobre dernier à 90 ans, raconte les persécutions subies par les artistes de l'autre côté du rideau de fer.

Andrzej Wajda avait réservé la primeur de son film en France au festival de Pessac qui le présente en avant-première (sortie française le 22 février).

Il a voulu rendre hommage au peintre dissident Wladyslaw Strzeminski (1893-1952), un artiste d'origine biélorusse, théoricien du constructivisme, mort à 59 ans dans l'oubli et la misère à Lodz en Pologne. Il relate la sinistre chronique de la destruction méthodique de cet artiste dissident et de son oeuvre, sous la chape communiste.



Ce film testamentaire, en lice pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère, est subtilement filmé, dans un hiver qui ne finit pas, par Pawel Edelman (lui aussi, maintes fois primé, notamment pour sa photographie dans "Le pianiste" de Roman Polanski). La caméra bouge à peine dans le décor glacial d'un quartier de Lodz et le clair-obscur du studio de l'artiste.

Jusqu'au bout, Strzeminski, incarné à l'écran par l'acteur-réalisateur polonais Boguslaw Linda, refuse de se plier aux canons esthétiques du "réalisme socialiste", imposé par la doctrine du "parti".

Wajda, dans le synopsis rédigé peu avant sa disparition, évoque "quatre dures années de 1949 à 1952, lorsque la soviétisation de la Pologne a pris sa forme la plus radicale".

Dans ce "biopic" filmé comme un mélodrame, Wajda montre l'acharnement d'un régime oeuvrant sans relâche à l'effacement de cette figure majeure de l'avant-garde : son limogeage brutal de l'École nationale des Beaux-Arts qu'il a co-fondée, sa radiation du Syndicat des Artistes, puis les privations, la maladie et la mendicité.

"Afterimage est, avant tout, le portrait d'un homme intègre, confiant dans ses choix", résume le cinéaste, ancien militant de Solidarnosc ("Solidarité", syndicat et mouvement d'opposition au régime communiste en Pologne).

92 longs-métrages, des documentaires, des débats tel "la culture sous l'occupation" mercredi, ou "les artistes et la guerre d'Espagne" jeudi, des rencontres, des expositions sont au programme d'un festival riche en enseignement.

François Aymé, le commissaire général du festival sera l'invité du 12/12 en Aquitaine. Le réalisateur et comédien Vincent Pérez sera l'invité du 19/20.










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