Festival du film d'Histoire de Pessac : à la découverte des manuscrits de Tombouctou

Entre 2012 et 2013, une expédition menée à Tombouctou par Abdel Kader Haïdara a permi de sauver près de 380 000 manuscrits médiévaux des mains des djihadistes. Du Mali à Pessac, c'est tout un symbole de culture et de liberté qui est à découvrir au Festival du film d'Histoire, jusqu'au 21 novembre.

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Symbole ultime de la culture malienne, ces centaines de milliers de manuscrits étaient transmis de génération en génération au sein de familles de Tombouctou. Avec l'arrivée des djihadistes au Mali en 2012, leur survie était menacée. Une histoire qui aurait pu s'arrêter net, sans l'intervention d'Abdel Kader Haïdara.

Grâce à ce directeur d'une bibliothèque, une expédition menée entre avril 2012 et janvier 2013 a permis de sauver in extremis près de 380 000 documents des mains des djihadistes, en les exfiltrant vers Bamako par voie terrestre et fluviale. Une intervention à haut risque, qui a connu une fin heureuse.

Aujourd'hui, ces manuscrits sont à découvrir dans une exposition, au Festival international du film d'Histoire. Présentée auparavant à Paris et New-York, c'est à présent Pessac qui en a l'exclusivité jusqu'au 21 novembre.

Des documants ancestraux au contenu surprenant, comme l'explique l'historien Christian Bouquet. Noémie Gaschy et Sarah Karama, étudiantes en journalisme à l'IJBA, l'ont rencontré :


Pour Francie Albarran, à l'origine de la venue d'Abdel Kader Haïdara à Pessac, l'exposition joue un rôle majeur : celui de déconstruire les préjugés sur le patrimoine de l'Afrique. Notamment, celui selon lequel l'Afrique n'a pas d'Histoire puisqu'elle se transmet par la parole :

Cette exposition nous permet de porter un regard différent sur l'Afrique. Elle démontre que l'Afrique a une Histoire et qu'il n'y a pas que l'oralité qui compte. C'est la façon la plus facile de communiquer entre les gens, mais l'écrit existe bel et bien.


Maintenant qu'ils sont sauvés, l'urgence est de prévenir la déterioration naturelle des manuscrits. "Certains sont touchés par les termites, d'autres par la chaleur, d'autres par l'eau... Chaque fois que je vois un manuscrit déchiré, ça me fait très mal", regrette Abdel Kader Haïdara.

L'exposition a lieu jusqu'au 21 novembre, dans le cadre du 27e Festival international du film de Pessac.

 

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