C’est ce qu’on appelle du provisoire qui dure. Plusieurs familles aquitaines avaient ouvert les portes de leur domicile début mars, pour accueillir les réfugiés ukrainiens. Ces hôtes ne pensaient pas voir la situation durer.
Certains habitants de Cambes en Gironde, ont répondu présents dès l'invasion russe en Ukraine pour ouvrir leurs portes aux réfugiés. Dans le département, France Horizon l'association qui gère toutes les demandes d’hébergement qui passent par la préfecture a reçu plus de 2500 propositions d'hébergements.
Trois mois après, cette solution provisoire a pris des allures de cohabitation à long terme.
Sur son site internet, le ministère de l’intérieur met en garde quant au rôle complexe des accueillants.
l’accueil de personnes déplacées (…) est un engagement fort qui nécessite une importante disponibilité et des aptitudes à la vie en collectivité
ministère de l'Intérieursite internet
La cohabitation peut se révéler compliquée sur le long terme, notamment à cause de la barrière de la langue, qui peut limiter le partage.
Un accueil qui a un coût
En France, les familles d'accueil ne touchent pas d'aide publique. Les frais engendrés par l’accueil des réfugiés (nourriture, déplacements..) sont donc à la charge des hôtes.
Près de 500 réfugiés ukrainiens ont été logés par l’intermédiaire de France Horizon. Des réfugiés qui touchent l’allocation de demandeur d’asile : 6,8 euros par jour. Soit « entre 800 et 900 euros par mois pour une famille" évalue Stéphanie Casula, directrice de France horizon Gironde.
Les familles de réfugiés dépendent aussi des distributions de solidarité pour obtenir les produits de première nécessité : couches, vêtements et chaussures d'été, matériel scolaire pour les enfants…
Taliane Elobo et Ludovic Cagnato se sont rendus à Cambes (33) à la rencontre de familles qui hébergent des réfugiés ukrainiens. Voyez leur reportage.