Le président de la Sepanso de Gironde s'inquiète d'une possible multiplication de méga feux avec le réchauffement climatique. Sans cette chaleur et sécheresse extrême, les incendies n'auraient pas progressé autant affirme ce spécialiste de la protection de la nature.
"Le gros problème ce sont les conditions météo" affirme Philippe Barbedienne, à la tête de la Sepanso de la Gironde, l'organisme qui fédère différentes associations de protection de la nature et de l'environnement.
Le réchauffement climatique responsable
Ce sont les fortes chaleurs et la sécheresse extrême qui ont rendu ces feux incontrôlables. Habituellement les services d'incendie et de secours sont très bien organisés. Les incendies ne prennent jamais une telle ampleur
Philippe Barbedienne - président de la Sepanso 33source : France 3 Aquitaine
Le militant écologiste fait le rapprochement entre le drame girondin et les incendies qui sévissent en Espagne, au Portugal, en Grèce, en Californie ou en Australie. "Le point commun, c'est une météo extrême liée au réchauffement climatique".
Quand j'étais enfant, les grosses chaleurs c'était 30 degrés, jamais 40. Les conditions de développement des incendies se sont considérablement dégradées
Philippe Barbedienne - président Sepanso 33source : France 3 Aquitaine
La vie sauvage chamboulée
Cette forêt carbonisée sur 20 800 hectares est devenue le cimetière de centaines voire de milliers d'espèces animales.
"On ne peut pas faire de bilan mais on sait que de très nombreuses espèces n'ont pas pu s'échapper du brasier".
Ainsi les animaux les plus jeunes, moins rapides, tels les reptiles, les amphibiens, les hérissons, les rongeurs, ceux qui se sont retrouvés piégés dans les terriers, les oiseaux intoxiqués par les fumées sont décimés.
Le bilan est très lourd, on peut estimer que la quasi totalité des invertébrés, très peu mobile, aura disparu. C'est un cataclysme pour la faune sauvage. Il faut maintenant que les végétaux qui servent d'aliments aux herbivores repoussent. Ce sera long et très progressif, ça prendra des années.
Philippe Barbedienne - président Sepanso 33source : France 3 Aquitaine
Inverser la tendance climatique
Philippe Barbedienne, en tant qu'observateur privilégié et spécialiste de la nature, a peu de doutes quand au désastre à venir si la situation climatique ne s'améliore pas.
"On va aller au devant d'alertes encore plus graves avec des incendies encore plus difficiles à maîtriser. Il va falloir que l'humanité adapte son comportement pour essayer d'inverser la tendance climatique".
Dans l'immédiat le président de la Sepanso préconise une révision des pratiques sylvicoles en laissant plus de place aux feuillus "qui servent de pare-feux naturels" et en évitant de planter des espèces comme l'eucalyptus "qui s'embrase en un rien de temps".