Ils sont une poignée en Aquitaine à braver les éléments pour saisir le cliché parfait de la foudre. Le girondin Mickaël Bourmont est l'un de ces passionnés. Météorologiste et photographe amateur, il passe des heures à scruter le ciel pour se trouver au plus près des orages.
"Là, vers trois, quatre heures du matin, on voit que les premiers orages arrivent sur St-Emilion", nous explique Mickaël, les yeux rivés sur les modèles météo qui s'affichent sur son ordinateur.
"Ils ont l'air assez actifs" sourit-il, satisfait. Dans quelques heures, il sait qu'il va pouvoir partir à la chasse.
Des heures à analyser les données météo
Chasser l'orage, c'est d'abord savoir décrypter les nombreuses données météorologiques et images satellites disponibles sur le web. "Ça nous permet de savoir quand et où ils vont tomber". Mickaël peut passer des heures devant son écran installé dans son salon. "Quand je sais qu'un phénomène violent va se produire, je vais chercher la zone idéale où me poster, et ça, je ne peux le voir que quelques heures avant".
Une zone qui vire au rouge sur les images satellites colorisées averti que l'orage sera intense. "On regarde aussi l'instabilité, c'est l'énergie de l'orage. Plus on est vers le violet, moins c'est stable. Les orages se nourrissent de cette énergie pour grossir et être actifs".
Se poster au plus près du point d'impact
Une fois l'heure et le lieu fixés, Mickaël tente de trouver un point en hauteur, au plus près du point d'impact. Il installe alors son appareil réflexe numérique sur un trépied, puis le règle sur "pause longue".
"La nuit, c'est plus facile, on arrive à faire une pause longue de trente secondes. Si l'éclair tombe pendant les trente secondes, on l'a sur la photo. En journée, c'est impossible, il y a trop de lumière, on déclenche au feeling".
Mickaël s'est lancé dans l'aventure en 2011, complètement fasciné par les orages. "J'ai commencé à regarder les images des chasseurs d'orage sur internet et j'ai eu envie de faire pareil, d'aussi belles photos". Une passion qui n'est pas sans risques, avoue cet auto-entrepreneur qui adapte son emploi du temps aux alertes météo.
Je me suis déjà fait peur, j'étais très près de la foudre. Avec la force de l'impact, j'avais la main toute tremblante.
Mickaël BourmontChasseur d'orage
"Oui, c'est très risqué, mais j'adore l'adrénaline que ça procure. Je reste toujours tout près de ma voiture pour pouvoir me mettre à l'abri dès que l'orage arrive, c'est l'endroit le plus sûr. Et je peux déclencher à distance".
L'intrépide photographe sillonne la Gironde, les Landes et le Lot-et-Garonne à la recherche du cliché parfait. Son rêve : approcher les tornades américaines. "Mais je ne suis pas encore prêt" confie-t-il,"il me faut encore quelques années d'expérience pour affronter ce genre de phénomène, c'est vraiment très dangereux, vous savez".
En attendant, Mickaël expose ses photos sur son blog "ciel orageux 33" ainsi que sur sa page Facebook. Son meilleur cliché ? Six impacts de foudre au même moment sur Bordeaux .
L'image (en haut de cet article), saisie en août 2017, avait alors fait des centaines de milliers de vues sur les réseaux sociaux.