Le combat de parents contre une fermeture de classe dans une commune rurale du Nord-Gironde

La décision de l’académie au mois de mars a plongé les parents d’élèves et l’équipe éducative dans l’incompréhension. Le seuil des 140 élèves n’était à ce moment-là pas atteint pour la rentrée 2022. Les parents et la municipalité de Marsas en Gironde ont alors tout mis en œuvre pour inverser la tendance.

Corps enseignant, municipalité et parents d'élèves unis pour sauver le poste de l'un des instituteurs de l'école. Même les enfants, vêtus de blanc, se mobilisent dans la cour de leur école de Marsas, en Nord Gironde.

Selon une décision de l'académie de Bordeaux, l’école doit passer de six à cinq classes, de la petite section de maternelle au CM2, à la rentrée de septembre 2022.

Le dernier enseignant arrivé il y a une dizaine d’années doit donc partir.   

Avec douze élèves de petite section attendus environ, pour 31 CM2 qui partent, la baisse du nombre d’élèves sur l’école est inéluctable 

Inspection académique de la Gironde

Source : courrier au mois d’avril

Problème, l’équipe éducative estime que les classes, trop petites, ne sont pas adaptées pour une augmentation des effectifs. De plus, la directrice assure que le seuil officiellement fixé à 24 élèves par classe pour les niveaux de Grande section, CP et CE1 ne pourrait pas être respecté avec une classe en moins, Certaines classes passeraient à 30 enfants.

Il faudrait donc une répartition différente des élèves avec des classes à triple niveaux notamment. Impensable pour les parents qui veulent préserver la qualité d’enseignement de leur école rurale.

Une commune qui gagne des habitants

Pour les parents, la décision de l’académie est incompréhensible car le nombre d’habitants sur la commune ne cesse d’augmenter depuis plusieurs années.

La pression immobilière s’accentue et les constructions neuves se multiplient, au rythme de la flambée des prix dans l’agglomération bordelaise, qui repousse nombre de familles jusqu’à cette zone rurale.

C’est une baisse ponctuelle du nombre d’élèves inscrits à l’école qui ne reflète pas la tendance globale 

Thomas Rouzerol, représentant des parents d'élève de Marsas

Pour les parents d’élèves, pas question de surcharger les classes. Banderoles sur le grilles de l’école, réunions d’information, tractage, pétition en ligne avec 700 signatures recueillies début juin, et même courrier au nouveau ministre de l’éducation Nationale. Les parents d'élève se mobilisent avec la municipalité qui tient aussi à maintenir sa 6e classe ouverte.

L'académie se base sur un comptage arithmétique pour les ouvertures-fermetures de classe. Mais il faut tenir compte du contexte social également.

Brigitte Misiak, maire de Marsas

Les parents d’élèves et l’équipe pédagogique estiment que l’académie s’est basée sur le nombre d’inscrits au mois de mars 2022 pour acter la fermeture de classe, ne prenant pas en compte les inscriptions des nouveaux arrivants, plus tardives dans l’année.

Qu’à cela ne tienne, les parents d’élèves partent à la chasse aux inscriptions.

Nous avons contacté toutes les familles qui avaient déposé des permis de construire sur la commune pour leur demander d’inscrire rapidement leurs enfants à l’école 

Thomas Rouzerol, représentant des parents d'élèves

Et cela fonctionne. Le seuil des 140 enfants inscrits est atteint. De quoi maintenir la sixième classe de l’école communale ouverte, selon les chiffres officiels.  

La mairie en soutien

Du côté de la mairie de cette commune de 1200 habitants, on comprend mal cette décision, d’autant qu’un collège a ouvert ses portes cette année à Marsas, signe du dynamisme et de l’attractivité de la commune. 

A Marsas, des lotissements sont en cours de construction, il y a beaucoup de divisions parcellaires, signes d’un vrai dynamisme immobilier. Cette fermeture de classe est à contre courant

Brigitte Misiak, maire de Marsas

Les parents, l’équipe éducative et la municipalité ont fait valoir leurs arguments auprès de l’académie pour s’opposer à la fermeture de classe.

La décision définitive doit intervenir fin juin.  

Ce combat de sauvegarde du service public scolaire est difficile en zone rurale mais il est capital pour la bonne continuité pédagogique de notre école. 

Brigitte Misiak, maire de Marsas

France 3 Aquitaine

Le Nord Gironde qui voit régulièrement et depuis des années des services publics fermer ou régresser. Le même territoire qui attire de plus en plus d'habitants. 

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