Les élus des stations balnéaires sont inquiets. Leurs plages pourraient ne pas être surveillées par les CRS en 2024. Les forces de l’ordre seront mobilisées pour les Jeux olympiques de Paris.
Ils font partie du décor. L’été, les vacanciers ont l’habitude de les croiser sur les plages, mais en 2024, la situation risque d’être différente. Les nageurs sauveteurs CRS seront affectés à la sécurité des Jeux olympiques, qui se dérouleront du 26 juillet au 11 août 2024. Une décision loin de faire l’unanimité. "Il ne faut pas perdre de vue que les MNS-CRS ont la double casquette de sauveteurs et de fonctionnaires de police.
Les plages sont des lieux où il se passe énormément de choses, des agressions, des vols, de la consommation de stupéfiants et nos amis maîtres-nageurs civils n’ont pas pour mission de faire cesser ces choses-là" explique Jérôme Servol du syndicat Unsa Police.
Pas de CRS sur les plages
Durant l’été, les plages de Gironde accueillent des milliers de vacanciers. Jusqu’à 6 000 baigneurs par jour sur la plage centrale de Lacanau, au pic de la saison touristique. Pour les surveiller, des sauveteurs civils, mais aussi des policiers CRS, cinq hommes détachés 60 jours par an pour assurer l’ordre public. Une présence indispensable pour le maire. "La sécurité, pendant les Jeux olympiques en France, doit aussi se faire sur le littoral. Parce que les gens qui vont venir nous visiter, vont aussi venir sur nos plages et vont augmenter encore nos capacités d’accueil".
"Nous n’avons pas la possibilité de former les gens"
Pour Laurent Peyrondet, le choix de retirer les CRS est une erreur. Il ne comprend pas la décision de Gérald Darmanin, annoncée en septembre dernier, à l’occasion d’une audition à la commission des lois. Le ministre de l'Intérieur avait alors précisé ses intentions : "Il n’y aura pas de CRS des plages cette année-là. Je suis celui qui a maintenu les CRS des plages quand il était prévu de les supprimer, et je suis donc très attaché à leur présence sur les plages de France. Mais j’ai déjà prévenu les élus qu’il y aurait des forces de police bien sûr et de Gendarmerie, mais qu’il n'y aurait pas de CRS des plages en 2024".
Au total, ce sont 278 CRS que Gérald Darmanin compte récupérer pour les Jeux. "On ne peut pas entendre que finalement, ce sont plus de 100 personnes qui vont permettre de compléter le dispositif des JO, s'agace le maire de Lacanau, qui estime ne pas avoir de solution alternative. "Nous n’avons pas la possibilité de former les gens, ou de les faire assermenter pour les faire tenir des postes de police".
À 18 mois de l'ouverture des jeux Olympiques, élus et syndicats de police espèrent encore convaincre le gouvernement de conserver un minimum d’officiers de police dans les stations balnéaires les plus fréquentées. En Gironde, huit communes du littoral bénéficient habituellement de la présence des CRS. Soit 43 hommes déployés, depuis le Cap Ferret jusqu’à Soulac.