Lesparre-Médoc : quatre personnes en garde à vue après une fusillade contre les gendarmes

Trois mineurs et un majeur ont été mis en garde à vue après des tirs nourris en direction des gendarmes. Ils étaient intervenus, dans la nuit de samedi 20 et dimanche 21 novembre, suite à un différend familial sur un campement en périphérie de la ville. Heureusement, aucune personne n'a été blessée.

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Il s'agit de trois frères de 15 à 17 ans et d'un homme de 25 ans. Ils sont en garde à vue depuis ce 21 novembre. Le Parquet de Bordeaux a ouvert une enquête pour "tentative d’homicide volontaire sur personnes dépositaires de l’autorité publique". Des armes ont également été saisies.

Un différend familial

Vers 22h30 les gendarmes, appelés pour un véhicule en feu, se présentent au campement.

Sur cette aire du Conneau, de près de 3000 m², vivent deux branches d'une même famille, deux frères, Pierre et Paul, sur deux campements distincts (caravanes et baraquements) dont ils sont propriétaires. C'est en pleine forêt et en périphérie de la ville non-loin de la zone commerciale.  

Les gendarmes font le constat d'un fourgon brûlé en partie. Son propriétaire émet des accusations envers un proche, un autre frère, Jacques, qui ne vit pas sur place. Jean-Luc Puyo, procureur adjoint à Bordeaux, explique qu'"au début tout était calme. Les deux premiers gendarmes sont venus faire des constatations" indiquant au propriétaire de "venir le lendemain porter plainte à la gendarmerie".

C'est là que l'intervention bascule. Après des cris: "il revient", un véhicule s'engage dans le chemin. Et c'est alors qu'interviennent des détonations, en l'air dans un premier temps. Mais, rapidement, ce sont les gendarmes qui sont pris pour cible durant une fusillade de près d'une heure.

Entre 150 et 200 munitions auraient été tirées "dont au moins une balle" d'après les premières constatations notamment sur les véhicules de gendarmerie sous lesquels une partie des gendarmes avaient pu se réfugier. Heureusement, on ne déplore aucun blessé. 

Ce soir-là, les gendarmes étaient venus à trois véhicules. Un premier avec les deux gendarmes venus constater l'incendie de voiture, un autre resté en bord de route avec deux gendarmes. Le troisième, du Peloton de Surveillance et d'Intervention de la Gendarmerie (PSIG), avec quatre hommes à son bord, en retrait, qui est intervenu en soutien quand la fusillade a éclaté.

C'est dimanche que les gendarmes, venus en force ont interpellé les quatre membres de cette famille vivant dans un des deux campements du site. Ils contestent les accusations.

Le procureur adjoint indique que les personnes en garde à vue qui seraient à l'origine des tirs sont les fils du frère résident sur place (mais qui n'est pas le propriétaire du fourgon) et, d'après le maire de Lesparre, un "gendre" du patriarche (Pierre, NDLR).

Le voisinage à bout

Le maire de Lesparre, Bernard Guiraud, explique : "j'ai même interpellé le ministre Darmanin. Je disais qu'à la fin, on allait avoir un drame, que la violence allait monter d'un cran". Il prévient depuis des années et ce samedi, on n'est pas passé loin. Il précise : "on n'a moins de soucis avec un des frères (...) où c'est à peu près calme. Par contre, le second, où sont intervenus les gendarmes dimanche matin, on a un réel souci et notamment de la jeunesse, des 10-25 ans"(...) "Il y a une vingtaine de gamins sur ce site. (...) On est très ennuyés avec ces quatre jeunes notamment. Ils n'ont aucune règle. (...) Avant, c'était des petits larcins, sauf que là c'est monté d'un cran !"

Par ailleurs, le voisinage est, selon l'édile, plus qu'usé par leurs incivilités. Et il a peur que ces administrés, dont certains subissent tout cela depuis des années à 400 mètres de là, "commettent l'irréparable (...) ils sont véritablement à bout!"

"Ils (jeunes du camp, NDLR) ne respectent rien, mettent la musique très fort (...) ça s'entend à des kilomètres ! C'est des coups de fusil en l'air, des runs en voiture, c'est infernal! (...)Moi je suis élu depuis 2008. 2010-2012 ça commençait à aller mal et j'alerte, j'alerte, j'envoie des lettres aux procureurs, aux préfets et le dernier c'était en avril 2020".

Le maire se sent pour autant épaulé par les gendarmes "un sous-préfet et un commandant de gendarmerie mobilisés sur le sujet (...) ils n'ont pas encore baissés les bras". Mais, pour lui, il faut que des sanctions soient exemplaires. "J'en appelle à la procureure, à la préfète. Il faut que les sanctions soient lourdes, si la loi le permet (...) qu'on les interdise en ville". "Parce que si demain, ils ressortent libres, ce que j'ai peur c'est que la population ne comprenne pas".

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