Les amoureux de la glisse ont enfin leur skate parc à Libourne. Toutes les villes sont confrontées au problème de cohabitation entre habitants et riverains à cause des nuisances sonores liées au skate. Le maire a donc trouvé un consensus, et a même fait de ce skate parc un atout marketing.
Le skate-parc de #Libourne était inauguré aujourd'hui, on y était : https://t.co/2DNyaK0rjY pic.twitter.com/UDKSuxAzbQ
— Journal Le Resistant (@HebdoResistant) February 24, 2018
Il vient d’ouvrir et s’est déjà fait une réputation. Le skate parc de Libourne était attendu de tous. Parfois depuis plus de vingt ans. Certains avaient même, à l’époque, toqué à la porte de Gilbert Mitterrand pour faire entendre leurs voix. De l’eau a coulé sous les ponts. La nouvelle mairie s’est appuyée sur un réseau de skateurs structuré, ensemble ils ont monté une association (Graveyard skateboard organisation) et ont pu participer au projet. Aujourd’hui c’est chose faite.
Sur les réseaux sociaux, la nouvelle a vite fait le tour de ce milieu connecté. On peut même apercevoir le célèbre rideur Edouard Damestoy s’illustrer dans « le bowl » libournais. Une belle publicité pour le site qui sent encore la peinture fraîche.
Une « pool » unique dans la région
Le résultat : 1400 m2 dédiés aux skateboards, rollers et trottinettes. Rampes en tous genres et surtout une « pool » (en forme d'haricot) unique en Aquitaine. Ce matin là, certains sont venus de Dordogne, d’autres ont lâché Darwin à Bordeaux pour enfin se faire plaisir à domicile. Bref, ce nouveau spot attire bien au-delà du réseau local.Ici pas de modules. Le site est en béton, presque indéboulonnable et moins cher à l’entretien. Il a été conçu par un architecte landais, Hall 04, spécialisé dans la conception de skate parcs. Pour la réalisation c’est une équipe espagnole qui a œuvré.
Fin de la guerre avec les habitants
Depuis 20 ans les skateurs étaient sans cesse délogés. La cohabitation avec les habitants était souvent impossible. En cause : les nuisances sonores. Un problème récurrent auquel aucune ville n’échappe. A Libourne, les fans de la glisse n’ont donc cessé de faire leurs valises. L’Epinette puis l’ancienne caserne de gendarmerie, les déménagements se suivent et se ressemblent, en cause le bruit, toujours le bruit. La nouvelle d’un site perenne, excentré du centre-ville , proche de la voie ferrée et du cimetière a ravi tout le monde. Fini les nuisances sonores notamment sur la place du marché."Dès qu'on était sur la place on entendait les skates, c'était pas marrant d'entendre sans arrêt ces chocs" raconte un riverain.
"C'est une bonne nouvelle ! Ils seront mieux et tout le monde y gagne " sourit une Libournaise.
Un atout marketing assumé par le maire
Il suffisait finalement d’une simple volonté politique. Plutôt que de considérer le skate-board comme un caillou dans sa chaussure, la ville a fini par intégrer la question dans son plan d'aménagement urbain. Et d’en faire un atout, avec un skate parc nouvelle génération. Et si le skate pouvait permettre à la ville de s’offrir une image plus jeune ?Philippe Buisson, assume avoir voulu en faire un atout marketing. Restait donc à trouver un lieu. Il faut maintenant régler deux ou trois petits détails, notamment la promiscuité avec le cimetière voisin. Non pas que la colocation paraisse difficile… Il faudra juste faire quelques aménagements pour que le mur qui sépare le monde des vivants de leurs voisins soit renforcé et aménagé. Histoire d’éviter les figures acrobatiques inopportunes sur le mur mitoyen.
Des compétitions nationales déjà programmées
Au total, 350 000 euros ont été investis, et « c’est finalement peu pour une installation sportive » assure-t-on côté mairie. Car certains habitants croisés dans le centre-ville y voient là une part non négligeable de leurs impôts.Du côté de la rentabilisation de l’investissement et de la notoriété du site, certaines compétitions nationales toquent déjà à la porte… Rendez-vous donc en juillet, pour le Skate à l’Ouest Tour.
Voyez notre reportage sur les images de Christel Arfel :
Des photos du chantier avaient été publiées sur Twitter au moment des travaux :