Suite aux violentes intempéries de ces derniers jours, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, s’est rendu ce lundi 6 juin à Saint-Quentin de Caplong (Gironde) auprès de viticulteurs durement touchés. Marc Fesneau a notamment annoncé des dégrèvements et une demande faite de pouvoir prolonger les PGE.
Jeudi 2 juin des épisodes orageux ont entraîné d’importants dégâts en Gironde mais aussi dans les Landes et e Gers. Certains ont perdu 100% de leur production. En Gironde, un couloir a été particulièrement touché. Il va de Gensac, à Pineuilh en passant par Saint-Quentin-de-Caplong. Les dégâts s’étendraient sur une surface qui reste encore à être déterminée.
Dès le lendemain de l’orage, une cinquantaine de viticulteurs touchés par la grêle s’étaient réunis ce vendredi à Saint-Quentin-de-Caplong à l’initiative de la Chambre d’agriculture.
Cette réunion avait eu lieu sur l’exploitation de Nadège et Laurence Impériale, là-même où le ministre de l’agriculture a décidé lui aussi de se rendre ce lundi.
Une analyse au cas par cas
Les orages ont été très localisés. Une étude minutieuse du terrain doit avoir lieu. Marc Fesneau a précisé qu’une analyse de la situation serait réalisée au cas par cas. « On a besoin de faire la différence entre ceux qui étaient assurés et ceux qui ne l’étaient pas », a-t-il dit ce lundi. « Ceux qui étaient déjà dans une situation peut-être fragile économiquement. Les services de l’Etat sont mobilisés aux côtés des chambres d’agriculture et des organisations professionnelles agricoles par filière. On a vraiment besoin de disposer le plus rapidement possible d’un état des lieux car c’est bien évidement ce qui permettra d’activer les dispositifs ».
Exonerations, dégrèvements, et prolongement du PGE
Des mesures d’urgences devraient être prises pour aider rapidement les viticulteurs à faire face avec « des systèmes qui peuvent prendre en charge au travers de dégrèvements sur les cotisations de la MSA, avec la taxe sur le foncier non bâti dont on peut les exonérer dans ce type de dispositif et c’est les PGE ». « Voilà les premiers éléments », a-t-il annoncé. « Une demande a été faite, on est en train d’y travailler d’arrache-pied, de manière à ce que les prêts garantis par l’Etat (PGE) puissent être prolongés un peu dans la durée », a-t-il poursuivi.
« On voit bien qu’on va avoir dans la durée dans ces exploitations un problème de charges acquises et de recettes qui ne vont pas arriver. Et c’est souvent sur plus d’une année car la perte d’une recette se répercute ».
Ministre de l'agriculture
Mieux assurer les viticulteurs…
On le sait finalement peu de viticulteurs sont assurés pour la grêle. « Trop cher », disent beaucoup d’entre eux. Le ministre a donc tenu à évoquer ce sujet épineux et récurrent. « La deuxième chose, et cela relève plus du moyen terme, il y a une loi qui a été votée sur le système d’assuranciel et qui a pour objectif de mieux couvrir les besoins des agriculteurs et qu’il faut désormais mettre en œuvre ». Ce dispositif devrait entrer en vigueur en janvier 2023. Il devrait permettre à un plus grand nombre d’agriculteurs de s’assurer.
… et la prevention
Les viticulteurs girondins font régulièrement face à des épisodes météorologiques aux conséquences catastrophiques. « Parfois on est sur une année où on peut avoir cumulé gel sécheresse et grêle donc avec des dégâts en cumul très importants », a rappelé le ministre. « Et donc on travaille aussi, et c’est ce que je suis venu dire, avec es agriculteurs et avec les organisations à des systèmes qui permettent de mieux assurer la prévention ».
Ces orages de grêles sont-ils imputable au réchauffent climatique ? Une question qui revient beaucoup ces derniers jours et sur laquelle tous les spécialistes ne sont pas d’accord. Pour Marc Fesneau, il n’y a pas de doute. « Le dérèglement climatique produit des évènements plus réguliers, plus puissants, que nous ne connaissions avant », a-t-il tranché ce matin. « Et donc dans un certain nombre de cas c’est des investissements qu’il y a à faire sur les exploitations et c’est là qu’il y a de l’accompagnement. Je signale que dans le plan de relance il y a un certain nombre d’investissements qui avaient été prévus sur ces sujets-là. Et il faut qu’on le prolonge car les investissements préventifs sont parfois couteux ».
Le ministre de l’agriculture, a quitté la Gironde en fin de matinée pour se rendre dans le Gers département sévèrement touché lui aussi par les orages ces derniers jours.