Le grand débat national a été lancé ce mardi par Emmanuel Macron. Une consultation pour tenter de mettre fin à la crise des gilets jaunes. Dans le Médoc, à Saint-Yzans, les habitants évoquent des thèmes de réflexion "à côté des préoccupations des citoyens ».
Le top départ du grand débat national a été donné aujourd'hui dans l'Eure à Grand Bourgtheroulde devant plus de 600 maires normands. Ont-ils été convaincus ? En tous les cas ce n'est pas le cas de celui de Saint-Yzans. Segundo Cimbon le maire de cette commune du Médoc comptant 450 habitants avait d'ailleurs prévenu.
Segundo Cimbon avait en effet déjà envoyé une lettre au Président de la République, refusant de s’impliquer. Il considère que la question essentielle, celle du pouvoir d'achat n'est pas réellement traitée :
« On ne peut pas me faire croire que quelqu'un qui touche le Smic qui a une famille à nourrir y arrive, il ne vit pas il survit. Et je ne dis rien de celui qui touche le RSA, 575 euros, s'il est tout seul et célibataire et à peine 700 euro s'il est en couple. C’est impossible de vivre aujourd’hui avec ça".
Voici les quatre thèmes sur lesquels les Français auront la parole durant deux mois : le pouvoir d’achat ; la fiscalité ; la démocratie et l’environnement. La question du pouvoir d'achat est donc bien évoquée officiellement. Pas de quoi convaincre les habitants rencontrés par notre équipe et qui perçoivent ce grand débat comme étant bien loin des préoccupations du monde rural et agricole. C'est le cas de Michel Fontaneau, retraité de la viticulture :
« Si on pouvait augmenter le smic de 500 euros… Moi je me rappelle l’époque de 1981 quand Mitterrand a été élu, il avait dit il faut passer le smic à 1500 euros (je convertis) et on y est même pas encore", dit le retraité.
Retraité lui aussi Philippe Bonnety, âgé de 70 ans, ne semble pas plus inspiré par ce grand débat. « En fait je crois que notre président a encore fait des thèmes qui sont à côté des préoccupations des citoyens » explique-t-il.
Des considérations économiques donc. Voilà ce qui réunit toutes les personnes interviewées, et plus particulièrement celle des salaires. Sophie Teyssier est gérante d'un bar-épicerie. Elle se verse un SMIC.
« Il faudrait donner un salaire plus important c’est sûr, et moins d‘aides sociales, comme ça il y aurait moins de fraude. Il me semble que ça serait un bon départ "dit-elle.
Cet après-midi à Grand Bourgtheroulde les maires des cinq départements normands exposaient à Emmanuel Macron les doléances de leurs administrés. Une longue liste de doléances. Selon Le Monde, "les questions de justice fiscale – et plus précisément le rétablissement de l’impôt sur la fortune (ISF), rejeté par M. Macron dans sa Lettre aux Français –, de pouvoir d’achat des retraités et de mobilité arrivent en tête de leurs préoccupations".
Voyez le reportage de Jean-Claude Lacoste et Jean-Michel Litvine dans lequel sont interviewés Segundo Cimbon le maire de Saint-Yzans ainsi que des habitants de la commune :