Lors des Jeux Olympiques en Corée du Sud, le cavalier Girondin et sa célèbre monture entrent dans l'histoire. Pierre Durand et Jappeloup, le cheval de sa vie, unis à jamais.
Près des box repose le cheval le plus célèbre de l'hexagone: Jappeloup de Luze.
Tous les ans, des cavaliers en visite chez Pierre Durand viennent se recueillir.
Les fans de tout le pays continue d'honorer sa mémoire à chaque anniversaire de sa mort, le 5 novembre 1991.
Pierre Durand : "c'est le cheval de ma vie. Sa mort (NDLR : crise cardiaque à seize ans) fut un choc. Le fait de l'avoir enterré ici m'a permis de faire le deuil, sans avoir le sentiment de couper le lien de couper les liens très forts qui nous unissaient".
Jappeloup, l'indomptable
Jamais un cheval n'avait connu une telle célébrité, relancée par le film éponyme de Guillaume Canet (sorti en 2013).
Le mariage entre Pierre Durand et son cheval fut d'abord pour le pire, avant le meilleur.
Petit (1m58) pour le saut d'obstacle, doté d'un caractère difficile et impétueux, il finit par convaincre le Girondin de l'acheter en 1980.
Car malgré sa petite taille, Jappeloup montre de réelles aptitudes pour le saut d'obstacles.
Los Angelès, la chute en mondiovision
Quatre ans plus tard, en 1984, Pierre Durand et Jappeloup sont qualifiés pour les Jeux Olympiques. Des JO particuliers car ils sont boycottés par l'URSS et ses pays satellites, en réponse au boycott américain de ceux de Moscou en 1980.
Malgré tout le travail fourni à l'entraînement, le cavalier originaire de Saint-Seurin-sur-l'Isle n'a pas de certitudes sur le comportement de sa monture. Caractériel et désobéissant, monter Jappeloup est un pari.
Devant les caméras du monde entier, Pierre Durand en fait les frais.
Jappeloup refuse un obstacle et s'enfuit vers les écuries, laissant son cavalier à terre.
Sous les yeux de la terre entière. Le cavalier Girondin rêve déjà de revanche.
Et son rendez-vous avec les J.O n'est que partie remise.
Le lucky dollar
Quatre ans plus tard, Séoul. Pierre Durand et Jappeloup font partie des favoris de l'épreuve individuelle de saut d'obstacles. La pression est forte car le Girondin rêve de l'or. Le matin de la compétition, il fait une drôle de rencontre :
"je rencontre le champion olympique à Mexico, Bill Steinkrauss. Il me remet un dollar en disant qu'il va me porter chance. C'est le lucky dollar. A Athènes en 2004, je l'ai remis à mon tour à Rodrigo Pessoa. Et le Brésilien est aussi devenu champion olympique".
Jappeloup vole
Le lucky dollar, ou plutôt le talent de Pierre Durand et sa monture font la différence. Sur le parcours coréen, Jappeloup plane. Cette fois-ci, pas de refus d'obstacle. Au contraire, il vole vers l'or olympique.
Un dernier saut maîtrisé et à l'arrivée, un sans faute magistral. Los Angelès est oublié. Médaille d'or pour le cavalier de Saint-Seurin-sur-l'Isle et son cheval :
"C'était un rêve d'enfant qui s'est transformé en obsession candide en devenant adulte. Et un petit cheval sorti de nulle part m'a permis de le réaliser. Il s'appelait Jappeloup".
Médaille d'or dans l'épreuve individuelle et bronze ensuite lors de la compétition par équipes avec la France, Pierre Durand est le cavalier de ces Jeux de Séoul.
Trois ans plus tard, Jappeloup s'éteint. C'est la fin "du cheval de sa vie".