Rassemblement à la gare TGV d'Aix, au Grand port maritime et à l'aéroport de Marseille, opération escargot à Nantes : les taxis se sont, à nouveau, mobilisés pour réclamer l'interdiction de l'application UberPOP. Ceux de Bordeaux étaient ce matin à Nantes.
Dans la préfecture de Loire-Atlantique, une centaine de chauffeurs de taxis a bloqué le périphérique ce mardi matin, occasionnant plusieurs kilomètres de bouchons. Le cortège a ensuite converger en milieu de journée vers le centre-ville. Une cinquantaine de taxis de Bordeaux est venu grossir les rangs, paralysant la circulation des tramways et bloquant les accès à la Préfecture.
Une délégation a été reçue par le Préfet en début d'après-midi.
Les chauffeurs de taxis étaient rassemblés dans le calme, près de leurs véhicules ornés d'affichettes proclamant "UberPop : Évasion fiscale" ou "Faites respecter la loi".
"UberPop n'est ni plus ni moins qu'une légalisation du travail dissimulé (...). On ne peut pas accepter que des particuliers qui veulent arrondir leurs fins de mois ou que des chômeurs travaillent sur notre dos", a déclaré Franck Ladurelle, Président du Syndicat des taxis de Loire-Atlantique.
"Uber a mis son application en service hier (lundi) et il y avait déjà 40 véhicules géolocalisés sur Nantes dans l'après-midi. Uberpop a été déclaré illégal. Au Préfet de respecter la loi", a-t-il ajouté, annonçant de nouvelles actions "si le Préfet ne prend pas d'arrêté d'interdiction".
Une partie des chauffeurs bloquait également les accès à l'Aéroport.
La populaire application d'Uber sur téléphone mobile permet d'entrer en relation avec des voitures de transport avec chauffeur (VTC) classiques, mais aussi, via UberPOP, avec des véhicules dont les conducteurs sont de simples particuliers, un service qui a valu à l'entreprise de multiples démêlés avec les autorités et la justice.
Uber a ainsi été condamné à 100.000 euros d'amende par le tribunal correctionnel de Paris fin 2014 pour UberPOP. La société a fait appel. Le préfet du Nord a interdit le service fin mai pour "concurrence déloyale" vis-à-vis des VTC et taxis, deux professions ulcérées par le développement de cette activité.
La préfecture des Bouches-du-Rhône, de son côté, a rappelé hier lundi dans un communiqué "que les conducteurs qui exerceraient illégalement la profession de taxi ou de conducteur de VTC, s'exposeraient à des sanctions pénales d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende pouvant être assorties de peines complémentaires de suspension du permis de conduire pendant cinq ans ainsi que de la confiscation du véhicule".
UberPOP, lancé lundi à Marseille, Strasbourg et Nantes, était déjà disponible à Paris, Lyon, Toulouse, Nice et Bordeaux.