Il n'y a pas que la restauration ou le bâtiment en pénurie d'employés, l'agriculture aussi. Un manque de main d'œuvre mettant parfois en péril des fermes. Une journée pour attirer de nouveaux salariés dans ce secteur a lieu le 22 février prochain au lycée agricole de Saint-Yrieix-la-Perche.
Les arboriculteurs sont en pleine époque de taille, une des périodes qui demandent le plus de main d’œuvre.
Pas assez de salariés agricoles
À Saint-Yrieix-la-Perche en Haute-Vienne, Michel Texier partage l’équivalent d’un plein-temps avec d’autres pomiculteurs. Il a également réussi à embaucher pour remplacer deux employés partis en retraite.
"On les a remplacés par deux jeunes en formation depuis deux ans, qui vont compléter leur formation sur des modules bien précis pour qu'ils puissent être complètement autonomes demain dans l'exploitation.", explique Michel Texier, pomiculteur et président de la coopérative pomicole LIMDOR.
D’autres agriculteurs peinent à recruter des salariés. Comme chez Limdor, la coopérative de pommes, que dirige Michel Texier.
Aujourd'hui, j'ai quatre à cinq exploitants qui sont en recherche d'un CDI pour conduire leur verger.
Michel Texier, pomiculteur et président de la coopérative pomicole LIMDOR
Pas assez de remplaçants dans les fermes
Un manque criant de personnel qui se fait par ailleurs sentir au service de remplacement agricole. En 2022 en Haute-Vienne, il a employé 75 CDD, trois CDI et deux contrats intermittents. Une pénurie de volontaires, notamment dans le nord et le sud-est du département.
"Sur certains secteurs, il nous faudrait au moins cinq ou six salariés pour pouvoir tourner, témoigne Laurence Bulan, présidente du Service de Remplacement Agricole Haute-Vienne. Ils ne peuvent pas faire sept jours sur sept, donc il faut pouvoir faire un roulement entre eux. Au sein du service de remplacement, il nous faudrait une bonne dizaine de salariés en plus pour pouvoir faire des remplacements corrects."
Avec l’agrandissement des surfaces agricoles, les 3 600 fermes de Haute-Vienne ont de gros besoins en salariés. Pour palier ce manque, la chambre d’agriculture organise au lycée agricole de Saint-Yrieix-la-Perche, une journée du salariat le 22 février. Le but, attirer des jeunes.
"C'est une expérience tremplin pour ceux qui auraient dans la tête de s'installer, mais qui ne se sentent pas tout à fait aguerris pour le faire, affirme Charles Muller, élu chargé des installations et transmissions d'exploitations agricoles à la Chambre d'agriculture Haute-Vienne. Parce qu'une installation nécessite des moyens financiers et un investissement personnel conséquent. Cela permettrait de lancer une vocation, de la durcir pour pouvoir préparer, in fine, son projet d'installation."
Sans salariés, certaines exploitations sont obligées de décapitaliser. En Haute-Vienne, 6 000 vaches allaitantes sur 130 000 ont disparu en deux ans.
Article de Cécile Descubes avec Martial Codet-Boisse