Le programme "Beef Carbon" accompagne depuis 2019 des agriculteurs qui veulent tester des actions sur leurs exploitations pour réduire leur impact sur le climat. En Nouvelle-Aquitaine, plus de 700 éleveurs ont été diagnostiqués, et 130 se sont engagés à mettre en place un plan d'action. C'est le cas du haut-viennois Denis Miramont.
Denis Miramont élève des vaches limousines à Saint-Vitte-sur-Briance, en Haute-Vienne. Il participe au programme Beef Carbon pour tenter de limiter les émissions de son exploitation.
Moins d'engins agricoles
Concrètement, il a commencé par allonger le temps de pâturage de ses vaches. Elles passent désormais 245 jours par an à l'air libre.
Il explique : "Elles passent 30 jours de moins en bâtiment, et produisent moins d’effluents. C’est un gain de temps parce qu’on n'a pas besoin de curer et d’épandre ces effluents, et on émet beaucoup moins de CO2 parce qu’on n'utilise pas d’engins agricoles."
Secondé par son fils, l'éleveur haut-viennois a aussi semé des légumineuses dans les prairies : du trèfle violet et du trèfle blanc, qui vont enrichir le fourrage.
Maxime, futur agriculteur, est convaincu de l’intérêt de cette pratique : "On élimine 50% des intrants. Ça évite que des transporteurs nous ramènent du soja du Brésil dans des camions (…). Tout le monde est gagnant : nous, les bêtes, et la planète."
Aller plus loin
Selon l’Institut de l'élevage, ce type de pratique permettrait une baisse de 12% en moyenne des émissions de gaz à effet de serre. L'objectif affiché sur cette exploitation est de moins 15% au bout de 5 ans. Pour Mathieu Velghe, chef de projet à l’Institut de l’élevage, c’est tenable : "Baisser de 15%, ça peut paraître peu, mais c’est déjà énorme. Si toutes les activités économiques faisaient le même gain, on arriverait à réduire les émissions de gaz à effet de serre. Après, il faudra aller plus loin si on veut la neutralité climatique en 2050."
Aujourd’hui, selon l’Ademe, le quart des émissions de gaz à effet de serre en France provient de nos assiettes, autant que le logement ou le transport. La viande de bœuf est de loin l’aliment le plus émetteur. Cette mobilisation des éleveurs doit donc s’accompagner d’une évolution de la consommation, pour limiter le changement climatique et protéger le vivant.