Emploi des personnes handicapées : des aides pour éviter le licenciement pour inaptitude

Maladie chronique, accident, burn out : plusieurs causes qui peuvent rendre un salarié inapte au travail. Pour éviter le licenciement pour inaptitude, des solutions existent : reconversion ou maintien dans l'emploi avec aménagement de poste mais elles sont méconnues.

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Un forum santé et travail était organisé à Brive ce mardi 15 novembre dans le cadre de la semaine du handicap pour faire connaitre les organismes qui accompagnent les salariés en sécurisant leurs parcours professionnels. Car les solutions existent pour ne pas perdre son emploi ou pour se reconvertir.

Un travail adapté au handicap 

Dans l'atelier qui jouxte sa maison, Jerôme Vauché, 50 ans, conçoit des enseignes publicitaires. Entouré de machines, son travail se partage entre une immense table et un poste informatique.

Problème, en 2017, le diagnostic tombe : il est atteint d’une maladie génétique dégénérative.

"J'ai eu une première crise qui m'a fait avoir une double sciatique des deux côtés plus le blocage des deux épaules.". 

Soulever des rouleaux de 20 kilos, décoller des affiches, utiliser les presses, installer les enseignes : ces mouvements deviennent difficiles. Seule la prise de médicaments aux effets secondaires inconfortables lui permet de continuer à travailler.

La prise en charge de son handicap, c'est le parcours du combattant. 

"Quand vous êtes salarié, c'est votre chef d'entreprise qui gère tous les aménagements pour le handicap. Quand vous êtes chef d'entreprise, vous téléphonez pour voir ce que vous pouvez faire, et on vous dit : voyez avec votre employeur."

Finalement, Jérôme est pris en charge par Cap-emploi. 9000 euros lui sont octroyés sur les 16 000 nécessaires à l'automatisation d'une partie de son travail. 

"Un ergonome est venu passer une journée avec moi. Il a étudié les différentes phases de mon travail. On a essayé de trouver les meilleures évolutions qu'on pouvait faire dans mes outils de travail pour que je puisse continuer".

La reconversion 

Lisa Da Silva enseigne dans un centre de formation pour aides-soignantes. C’était son métier pendant une vingtaine d’années avant qu’une maladie ne l’empêche d’exercer. Horaires décalés et port de charges lourdes n'étaient plus envisageables.

Elle cumule les arrêts maladies avant de se décider à chercher de l'aide. 

Impossible d’adapter son poste, seule solution : la reconversion. Grâce à un bilan de compétence elle s'oriente vers le métier de formatrice. Une transition très éprouvante.

"Cela a été très très dur, parce que c'est quelque chose que j'ai au fond de moi, d'aider les autres. J'étais en oncologie où j'ai trouvé pour moi le meilleur endroit. À un moment donné, votre corps vous rattrape et vous dit : faut arrêter. Cette solution de formateur en secteur sanitaire et social me permet de continuer à transmettre et à aller dans les établissements voir mes anciens collègues".

Des organismes pour vous aider 

Ni Jérôme, ni Lisa ne connaissaient les solutions pour leur maintien dans l'emploi. Ils craignaient tous les deux de se retrouver au chômage. Reconversion ou aménagement de poste sont pourtant partiellement pris en charge par des organismes trop souvent méconnus : AGEFIPH ; Transitions Pro, Cap-emploi. Ils permettent  d’éviter un licenciement pour inaptitude qui n'est jamais une bonne solution.

"Un licenciement, c'est un parcours plus long. Il y a un risque financier pour le salarié. C'est un processus plus coûteux pour l'employeur et pour la société tout entière. L'intérêt de tout le monde est que le salarié puisse être maintenu dans l'emploi. Les dispositifs sont efficaces. Quand les employeurs et les salariés y ont recours dans 9 cas sur 10, il va y avoir une solution de maintien dans l'emploi", explique Christelle Peyre, déléguée régionale adjointe de l'AGEFIPH (Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées). 

En 2021 en Limousin, 312 personnes ont été maintenues dans leurs entreprises. Une dizaine ont bénéficié d’une reconversion.

Ce n’est pas encore assez. Beaucoup de personnes ont droit à un accompagnement mais ne le sollicitent pas faute d’en avoir connaissance. 

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