En Haute-Vienne : plus 15 000 disques réunis grâce à une vinylothèque exceptionnelle

A la Geneytouse, en Haute-Vienne, un habitant a réuni une incroyable collection de vinyles. Plus de 15 000 disques sont accessibles au public.

Sur une authentique platine vinyles, le disque se met à tourner. La voix de Jean Cocteau, si reconnaissable, surgit soudain : « Il m’est arrivé d’avoir des accidents d’automobile. C’est alors que le temps s’allonge… ». Sur ce 45 tours, le poème « Je vais mourir » enregistré par l’écrivain.

Ce vinyle unique est l’un des trésors d’Etienne Dumont-Saint Priest. Depuis 2018, il a créé à La Geneytouse, en Haute-Vienne (où il élève également ses moutons) une vinylothèque exceptionnelle. Plus de 15 000 disques sont soigneusement alignés sur des rayonnages faits de brique, de bois et de carton. Rien d’ostentatoire. La richesse est ailleurs : « La voix, le rythme de la voix, le timbre et la tessiture de la voix, c’est de la musique. Et quand c’est l’auteur lui-même qui parle, c’est quand-même intéressant », s’émerveille ce mélomane-berger. Autre rareté : « La Marseillaise » chantée par Georges Thill, ténor de l’opéra avec la musique de la Garde Républicaine.

Dans cette vinylothèque, il y en a pour tous les goûts : jazz, musique du monde, classique, pop rock, folklorique, musique sacrée...  Ces références ont été réunies grâce à des donations, dont celle de Radio France à Paris, qui a offert un fond de 1500 78 tours datant d’avant 1940. Ces pièces rares sont actuellement répertoriées par la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) : 

Le vinyle fait partie intégrante du patrimoine musical et culturel aujourd’hui. Et on est super chanceuses d’avoir accès à ces objets et à cet espace.

Thess Lebraud, stagiaire à la DRAC

Ouverte au public pour le plaisir des oreilles, cette vinylothèque est aussi un objet de recherche pour les mélomanes avertis et les professionnels. Un partenariat a même été mis en place avec le Conservatoire national de Paris afin d’accueillir des artistes régulièrement : «Ils viennent rechercher de la matière. Soit quand ils sont danseurs pour faire une bande-son pour pouvoir danser, soit ils font de la recherche musicologique, des gens qui font une thèse », explique Etienne Dumont-Saint Priest, avant de remettre un nouveau disque sur la platine. Il pose le diamant sur la surface du disque. Un geste dont il ne lasse pas :

Il y a de la délicatesse dans le vinyle et puis on peut faire des bêtises, on peut le rayer. Appuyer sur le bouton du CD, c’est moins existant.

Etienne Dumont-Saint Priest

Si le vinyle revient aujourd’hui à la mode, à la vinylothèque de La Geneytouse, depuis quelques années, il est déjà roi pour le plaisir de tous.

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