En 1918, à peine 20% des communes françaises étaient raccordées au réseau électrique. Découvrez un pan d'histoire de l'électrification dans nos campagnes limousines, grâce au riche fonds photographique de la collection Paul Colmar.
Le monde rural devait entrer dans la modernité, il fallait y amener la fée électricité. Avec ses rivières à flanc de granit, la topographie du Limousin se prêtait à merveille à la production d'hydroélectricité.
Un kW vendu autour de 5 centimes
Une chute, des eaux en furie, peu après Bourganeuf en 1886, c'est au tour d'Eymoutiers en 1909 de s'électrifier. Cette première concession est octroyée à monsieur de Romanet. La Vienne est barrée 650 mètres en amont de l'usine : cette dernière comprend une turbine de 150 chevaux, deux alternateurs de 65 kW. Deux salariés travaillent au sein de la structure qui fournit l'énergie au tramway dernier cri, nouveau moyen de transport.
De l'électricité pour les tramways
Avec ses 345 kilomètres de lignes, la Haute-Vienne dispose, au début du XXe siècle, du plus long réseau électrifié de France. Une électrification due, en grande partie, à la Compagnie des Chemins de Fer Départementaux de la Haute-Vienne (CDHV) qui, en 1912, mit en service de nombreux tramways. Une aubaine pour les habitants qui découvrent les bienfaits d'avoir une ampoule allumée pour éclairer leur maisonnée.
Les moulins en désuétude sont reconvertis comme à Brignac où la roue hydraulique fournit éclairage, chauffage à l'hôtel du village.
À Limoges, au pied du pont Saint-Etienne, une immense cheminée, pas du meilleur effet. À l'intérieur de la centrale, les chauffeurs alimentent les chaudières en charbon pour que le courant passe dans nos bâtisses.
Cocorico, en 1928, plus de la moitié du Limousin est reliée, soit 441 communes raccordées. Au fil de l'eau, dans nos campagnes, la force motrice a apporté lumière et progrès dans nos foyers.