Explosion d'un camion de dynamite près de l'étang de la Crouzille, en Haute-Vienne

Les faits remontent au 20 mai 1986, il y a tout juste trente ans, mais tous ceux qui ont entendu la déflagration ne sont pas prêts de l'oublier. Cette nuit-là, un camion et son chargement de 19 tonnes de dynamite, ont explosé, à quelques centaines de mètres des habitations. 

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Le semi-remorque venait de Normandie pour livrer des explosifs, 18,38 tonnes de dynamite et 1 tonne de gel explosif en cartouches, dans un dépôt de la Haute-Vienne et un autre dans le Puy de Dôme.

Problème de pneus


Il est près de 22 heures, quand les deux chauffeurs, prévenus par des automobilistes, constatent que deux des pneus de leur véhicule sont à plat. Ils s'arrêtent près de l'étang de la Crouzille (la réserve d'eau de Limoges), sur la commune de Saint-Sylvestre, dans la campagne. Ils préviennent le dépôt, un dépanneur et les forces de l'ordre. 

Les gendarmes d'Ambazac leur viennent en aide. C'est la nuit, il pleut, de plus en plus, tout le monde est à l'abri, quand l'un des chauffeurs assis dans la cabine du camion aperçoit des flammes à l'arrière du semi-remorque. Les deux chauffeurs tentent d'éteindre l'incendie avec leurs extincteurs, mais rien n'y fait. Le semi-remorque s'embrase, les gendarmes et les chauffeurs s'éloignent pour se protéger et bloquer la route. 

Le camion et le chargement pulvérisés


Le semi-remorque explose à 23 h 37, le camion et le chargement sont pulvérisés, sans faire aucune victime

L’explosion a créé un cratère de 22 mètres de long et de 6 mètres de profondeur. Les arbres aux alentours sont détruits sur 100 mètres de long.  Les habitants des maisons les plus proches, à quelques centaines de mètres, dans le village de Chabannes, sont réveillés par le souffle et le bruit de l'explosion. Des dégâts sont constatés dans 255 habitations : des tuiles arrachées, des vitres brisées, des meubles renversés...

Témoignages d'habitants dans le reportage qui suit, il date du 21 mai 1986, quelques heures après l'explosion. On peut y entendre le lieuteneant colonel Chavalier


Il y a 30 ans, un camion et son chargement de 19 tonnes de dynamite ont été pulvérisés dans une explosion près d'un étang, à quelques centaines de mètres des plus proches habitations. L'accident a fait des dégâts matériels, mais aucune victime. ©INA


Au lendemain de l'explosion, c'est le moment des réparations, mais aussi des questions : comment cet accident a-t-il pu se produire, était-il évitable, et que se serait-il passé en pleine agglomération ? Dans le reportage qui suit, on entend le capitaine Gironde


Au lendemain de l'explosion d'un camion contenant 19 tonnes de dynamite, le 20 mai 1986, près de l'étang de la Crouzille, sur la commune de Saint-Sylvestre en Haute-Vienne, c'est le moment des réparations et des questions. ©INA

Quelques jours après l'accident, le sénateur-maire PS de Limoges, Louis Longequeue pose cette question au ministre de l'industrie 


question publiée dans le JO Sénat du 29/05/1986 - page 744

M.Louis Longequeue demande à M. le ministre de l'industrie, des P. et T. et du tourisme si, à la suite de l'explosion d'un camion chargé de dynamite à 20 kilomètres de Limoges, dans la nuit du mardi 20 au mercredi 21 mai 1986, il n'envisage pas de reconsidérer la réglementation régissant ce type de transport, particulièrement dangereux pour la sécurité publique, notamment en ce qui concerne l'importance du tonnage et les conditions de traversées des agglomérations. En effet, l'accident s'est produit à 250 mètres des habitations les plus proches et les dégâts matériels sont considérables mais fort heureusement, il n'y a eu aucune victime. Que se serait-il passé si le même incident avait eu lieu au centre d'un village et a fiortiori dans une ville. 


La réponse de Jacques Douffiagues, ministre délégué aux transports, publiée dans le JO Sénat du 28/08/1986 - page 1235

L'explosion d'un camion de dynamite survenue le 20 mai est le premier accident grave de transport d'explosifs civils en France depuis un siècle. L'enquête sur cet accident est en cours et aucune conclusion, même provisoire, n'en est encore tirée. Le rapport d'enquête terminé, il sera examiné par la commission interministérielle pour le transport en matières dangereuses qui étudiera et proposera éventuellement les modifications de la réglementation susceptibles de renforcer la sécurité des transports d'explosifs. Concernant la suggestion de diminuer le tonnage transporté par véhicule, cette mesure n'est pas d'une efficacité totale : les effets d'une explosion évoluent suivant la racine cubique de la charge, ce qui signifie que, lorsqu'on la divise par deux, on ne divise ses effets que par 1,25. En revanche, on double les véhicules, donc le risque d'accident. Il faut donc trouver le meilleur équilibre entre ces deux solutions. Par ailleurs, il est évidemment très souhaitable que les transporteurs évitent la traversée des agglomérations à chaque fois qu'un itinéraire possible de contournement peut être trouvé.


30 ans après l'explosion, les habitants de Chabannes, le village le plus proche de l'accident se souviennent, et s'interrogent toujours comme on peut le voir dans le reportage qui suit dans lequel on entend : 



  1. André Larigauderie
    Un habitant de Chabannes
  2. Jean-Paul Servolle
    Président de l'association des rescapés de Chabannes
  3. Pierre Thomas
    Un habitant de Chabannes

Le 20 mai 1986, un camion contenant 19 tonnes de dynamite explosait au niveau de l'étang de la Crouzille, sur la commune de Saint-Sylvestre, dans la Haute-Vienne. Aucune victime, mais des dégâts matériels. 30 ans après, les habitants de Chabannes, le village le plus proche se souviennent.



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