Football Haut-Viennois : quand l’Occitane drague la Vieille Dame

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L'Occitane FC, "petit club de campagne" haut-viennois, qualifié pour le 6ème tour de la Coupe de France !
Après deux exploits successifs, l’Occitane FC, club haut-viennois de niveau départemental 1, s’apprête à jouer dimanche 16 octobre le 6ème tour de la Coupe de France. Ou, quand un club de campagne s’invite à la cour des Grands ! ©JM Jonquard, M Errami, N Stil/ France Télévisions

Après deux exploits successifs, l’Occitane FC, club haut-viennois de niveau départemental 1, s’apprête à jouer dimanche 16 octobre le 6ème tour de la Coupe de France. En cas de nouvelle victoire, une future confrontation avec une légende du football français serait possible. Ou, quand un club de campagne s’invite à la cour des Grands !

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C’est une histoire traditionnelle, qui revient chaque année, mais qui forge la légende de la Vieille Dame
La Coupe de France, plus que par son palmarès, est ainsi marquée par les parcours de "Petits Poucets", dont Calais en 2000 et Amiens, en 2001, auront été les plus belles personnifications, en atteignant la finale !

Coupe de France 2022-2023

Cette édition 2022-2023 a débuté, au plus petit échelon local, le week-end du 28 août dernier.

Depuis, cinq tours se sont déroulés, avec au fur et à mesure, l’arrivée des clubs de divisions supérieures et, le week-end prochain (15 et 16 octobre) va se dérouler le 6ème tour de cette compétition, le dernier à se dérouler encore à l’échelon régional. 

En effet, lors du 7ème tour, tous les clubs seront "brassés" et arriveront alors les "grands" clubs de Ligue 2, dernier échelon avant l’élite suprême.

L'épopée de l'Occitane

 À ce stade, en Nouvelle-Aquitaine, le petit poucet, de niveau District Départemental 1 (l’équivalent de la neuvième division), est haut-viennois. 

Il s’agit de l’Occitane FC, un club de près de 200 licenciés, issus pour la plupart des villages de Magnac-Bourg (où se situe le stade principal), de Saint-Germain-les-Belles, de Meuzac, de Château-Chervix, de Vicq-sur-Breuilh et de Glanges, tous situés au sud de Limoges, en bordure de l’autoroute A20 (l’Occitane justement !). 

Jamais, dans son histoire, l’Occitane n’avait dépassé le 2ème tour en Coupe de France.

Hors, après un premier exploit le 25 septembre dernier, avec l’élimination de la JA Lafarge, club de Régionale 2 (deux divisions au-dessus de l’Occitane), et un autre ce week-end, avec cette fois au tableau de chasse La Rochelle, club de Régionale 1 (trois divisions supérieures !), voilà le club haut-viennois au stade du 6ème tour, où il sera opposé, ce dimanche 16 octobre à 15h dans son stade du Docteur Lousteaud à Magnac-Bourg, à l’AS Merpins, club de Régionale 2 de Charente !

L'Occitane, un club "de campagne" 

L’équipe est composée de joueurs de 18 à 39 ans, tous amateurs bien entendu.
Les uns sont encore à l’école, les autres sont de simples salariés et les derniers employés dans les exploitations agricoles de leurs parents.

Elle ne s’entraine que deux fois par semaine, généralement les mardi et vendredi, au gré des différents terrains, souvent "champs de patates", le "billard" étant réservé aux matchs à Magnac.

Entraînements rarement au complet, le mardi notamment, entre ceux qui sont internes dans leurs écoles, ou ceux pris par le travail !

Mais cette saison, une alchimie s’est donc créée, avec une bande de copains, qui sait rester humble et qui n’oublie pas de prendre du plaisir. 

"On reste fidèle à nous même, à nos valeurs", dit le coach de 27 ans, arrivé cette année, Thomas Sarre.

"On s’entraîne avec ce que l’on a, on ne change pas et on joue comme on sait jouer, avec nos moyens. On est un club de campagne, ce n’est pas péjoratif, c’est juste nous. On sait respecter cela, et justement je pense que c’est grâce à cela qu’aujourd’hui on arrive aussi loin et qu’on fait vibrer ça !".

Si Julien Lacroix, le capitaine, loue l’apport du coach, qui non seulement n’est pas joueur mais n’hésite pas non plus à donner des consignes, des briefings et des analyses vidéos à ses joueurs via Internet, il avance aussi et surtout les valeurs de ce groupe de copains, qui sait d'où il vient.

Guillaume Siardeix, le gardien, va dans le même sens : "On a un bon groupe, avec pas mal de jeunes qui sont à l’écoute. C’est sympa, on commence à parler de nous un peu partout, on profite un peu de notre moment de gloire, c’est cool. Mais personnellement, ça ne me fait pas rêver. Ça fait plaisir pour le club, pour les jeunes, pour l’école de football, pour les gamins qui viennent nous voir. Mais il ne faut pas se voir trop beaux, ne pas tenter de faire des choses que l’on ne sait pas faire. Non, faut le faire comme on est, comme on sait le faire, et puis on verra… ". 

Et surtout, ne pas commencer à se prendre la tête, à trop penser à l’après. La victoire contre La Rochelle a été copieusement fêtée ("au moins jusqu’à minuit, minuit et demi, faut profiter quand même !"), et le prochain match vient comme un bonus, l’occasion d’une nouvelle fête.

Et la suite ? 

Toutefois, et tous sont conscients du danger que cela représente, comment ne pas avoir dans un coin de tête un éventuel 7ème tour ?

Un tour qui, pour des raisons d’homologation de stade, ne pourrait se jouer à Magnac mais où l’adversaire pourrait-être un gros, des professionnels, de Ligue 2.

Un tour qui permettrait d’accueillir à Limoges, Beaublanc ou Saint-Lazare, une des deux légendes déchues du foot français, l’AS Saint-Étienne ou les Girondins de Bordeaux ?

Tous en rêvent, surtout de ces adversaires.

Mais quoiqu’il arrive, tous garderont à vie cette (déjà) fabuleuse épopée.

Et la plus belle des récompenses, c’est que les pitchouns du club, qui avant à l’entrainement, se prenaient pour Kylian, Léo ou Cristiano, jouent désormais à être Julien, Romain ou Guillaume, leurs nouveaux héros !

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