Haute-Vienne : après une série d'incendies à Saint-Sulpice-les-Feuilles, un exploitant agricole de 54 ans condamné à six mois de prison ferme

C'est la première condamnation suite aux incendies survenus en Haute-Vienne ces derniers mois. Vendredi 2 septembre 2022, un homme de 54 ans comparaissait devant le tribunal correctionnel de Limoges, soupçonné d’avoir causé pas moins de 9 départs de feux cet été sur la commune de Saint-Sulpice-les-Feuilles. Il a finalement été condamné à deux ans de prison dont six mois ferme.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Il s’agit de la première condamnation suite à la série d’incendies survenus en Haute-Vienne cet été. Vendredi 2 septembre 2022, un homme de 54 ans comparaissait devant le tribunal correctionnel de Limoges, soupçonné d’avoir causé pas moins de neuf départs de feux cet été sur la commune de Saint-Sulpice-les-Feuilles, en Haute-Vienne. Il a finalement été condamné à deux ans de prison dont six mois ferme.

Neuf feux reprochés

Après le traumatisme des incendies survenus cet été, le profil des incendiaires intrigue. Mais c’est justement cette émotion qu’a très vite voulu écarter l’avocat de cet éleveur de Saint-Sulpice-les-Feuilles. Il s’étonne aussi de la limpidité des procès-verbaux de la garde à vue de son client, dans lesquels il n’y avait « ni hésitation, ni confusion, ni bafouillage ». Bien loin de la réalité psychologique de cet agriculteur de 54 ans, célibataire, sans enfant.

Au total, neuf feux lui sont reprochés. Pourtant, la liste des incendies survenus depuis le début de l’été aux alentours de Saint-Sulpice-les-Feuilles est bien plus longue.

Pour tenter de retrouver l’auteur de ces feux, des investigations ont été menées sur le terrain notamment avec la mise en place de pièges photographiques à l’est et au nord de la commune ou encore la pose de balises sur plusieurs véhicules qui ont mené à la saisie d’un véhicule. Cet exploitant a rapidement été suspecté, aperçu à plusieurs reprises par des témoins, l’un d’entre eux a d’ailleurs livré un témoignage plus précis concernant les feux du 19 juin et 16 juillet 2022.

Interpellé fin juillet

L’exploitant agricole a été interpellé le 28 juillet 2022. Un témoin l’avait vu la veille en train d’allumer un ultime feu sur la commune, à l’aide d’un briquet. « Non, je n’en reconnais aucun » martèle l’accusé. Pourtant, le témoin est formel, il l’aperçoit en ce 27 juillet 2022, dans un champ. Le quinquagénaire l’assure, « j’étais dans le champ, en train d’éteindre le feu ».

Et l’historique des feux et les témoignages s’enchaînent. Le 19 juin 2022, 15 heures. Des haies et 25 m2 de champs partent en fumée. 18 heures, le même jour, 900 m2 de bois brûlent, cette fois en raison d’une cigarette mal éteinte.

Le 16 et 17 juin, une parcelle privée et exploitée par l’agriculture soupçonnée, prend feu. « J’ai mis le feu aux ronces pour les nettoyer avec un briquet ». Le 13 juin 2022, avec un feu de broussailles sur une parcelle. À la question « C’est vous ? », l’accusé répond « oui, sûrement ».

Lors du rappel des faits, le quinquagénaire sourcille régulièrement et commente ce que dit la Procureure à propos des incendies survenus à Saint-Sulpice-les-Feuilles. « Il y en a la moitié, je n’étais pas au courant, j’étais à Bordeaux ». Il est finalement passé d’une contestation totale des faits qui lui étaient reprochés à une reconnaissance partielle de certains feux.

« Alcoolisé du matin au soir »

Dans le box des accusés, un homme apparaît, semblant être l’ombre de lui-même. Il est décrit par son entourage comme quelqu’un d’ « alcoolisé, du matin au soir ». Il a été hospitalisé à Bordeaux dès son arrestation alors qu’il présentait un état nutritionnel déplorable. Il ne pesait plus que 47 kilos. Ajouté à cela une absence totale de soins dentaires, l’empêchant de se nourrir correctement.

À la barre, le prévenu a nié son état alcoolique et tout trouble psychologique. C’est avant tout le récit d’un homme totalement à la dérive qui a été livré, au point que son avocat a soulevé le fait qu’il n’était pas en état d’être jugé ce vendredi 2 septembre 2022. En absence de certificat médical, le tribunal n’a pas fait droit à cette demande. L’altération à son discernement a cependant été retenue.

Pour cet homme qui n’avait jamais été condamné auparavant, le procureur a requis 4 ans d’emprisonnement, dont deux fermes et une obligation de soins. Le tribunal lui a prononcé six mois de prison ferme et 10 mois assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans. Le prévenu a dix jours pour faire appel.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information
en direct

Enquêtes de Région : Quel avenir pour l'agriculture francilienne ?

regarder