Les forts cumuls de pluies ont empêché les agriculteurs de démarrer leurs moissons. La semaine du 14 juillet 2021, il est tombé en deux jours l'équivalent de tout un mois de juillet classique. Un phénomène qui touche plus particulièrement les céréaliers.
La saison 2021 des moissons est enfin lancée en Haute-Vienne, et il était temps. "C'est la course !" s'exclame Jean-Luc Demery. Pour ce céréalier basé à Saint-Victurnien, pas de temps à perdre s'il veut pouvoir récolter ses 120 hectares d'orge et de blé.
C'est la course !
Les intempéries de ces derniers jours ont décalé de trois semaines les moissons de son orge. Un retard au calendrier qui l'inquiète, surtout avec des orages attendus pour le 25 juillet : "Il faut absolument que j'ai rentré tout mon grain et que je l'ai mis à l'abri avant que la pluie ne retombe. Il faut aussi que je puisse le livrer à la coopérative, sans parler de la paille et du foin qu'il me reste à mettre en bottes."
A l'échelle de la France métropolitaine du 16 juin au 15 juillet, il est tombé 144 mm de pluie, un record sur cette période depuis le début de ce type de mesure (1959). Sur cette même période, les années les plus sèches sont 2015 avec 15 mm et 2019 avec 25 mm. pic.twitter.com/n2aecswdue
— Météo-France (@meteofrance) July 16, 2021
Les entreprises spécialisées sur le pont
Le retard dans les moissons touchent également les entreprises spécialisées comme celle de Bertrand Jayat. La petite firme familiale détient deux moissonneuses-batteuses et en ce moment elles ne chôment pas : " Comme chaque année, on a 700 hectares à couper, mais forcément la fenêtre est réduite cette saison. On essaye de contenter tout le monde mais ce n'est pas facile."
Pas facile car la pluie pourrait revenir vite " Il nous faut au moins deux semaines de moissons pour passer chez tous nos clients. Si la pluie revient en fin de semaine, on risque de ne pas avoir le temps " glisse t-il.
Autant de rendements mais moins de qualité ?
Autres conséquences de ces intempéries, le risque de la chute en qualité des céréales. Jean-Luc Demery s'attend à un blé moins riche que les années précédentes. " Cette année l'humidité à amplifier la pression "maladie" que j'ai sur mes parcelles. Cela favorise l'apparition de champignons et de toxines, je pense qu'on va baisser en qualité ". Peu d'optimisme donc, mais avant de pouvoir être fixé, il faudra attendre que son blé soit analyser par la coopérative agricole. Verdict dans les prochains jours.