Horticultures : portes ouvertes le dimanche pour rattraper le retard des ventes

C'est le grand retour des clients dans les serres. Le soleil, l'envie de jardiner, la maturité de tous les plants de saison... le moral revient chez les horticulteurs. Pascal et Chantal Caillaud, installés à Saint-Yrieix-la-Perche depuis 15 ans, apprécient de retrouver leurs clients.
 

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Depuis lundi, jour du déconfinement, oublié le drive. Il est désormais possible d'accéder aux serres de cette unique horticulture de Saint-Yrieix-la-Perche en Haute-Vienne. 

3000m2 remplis de plants à maturité, que ce soit côté potager ou côté jardin. Des plants de tomates, de courgettes, de poireaux, d'oignons... des vivaces, des fleurs pour massifs et balcons... c'est le moment de planter, les clients le savent et se manifestent. Enfin la vie revient ! Pascal et Chantal Caillaud se disent soulagés
 

Nous retrouvons nos clients, c'est un contact important pour nous... nous sommes entre nous quand nous préparons nos plantations, alors nous avons besoin de ce rapport à la clientèle, de conseiller, de répondre à leurs questions et à leurs besoins

 


Gel hydroalcoolique à disposition dès l'entrée, parcours fléché avec un seul sens de circulation, double moyen d'encaissement sans contact, visières de protection pour le personnel, séparation en plexiglas... tout a été prévu pour un accueil en toute sécurité sanitaire.

Il était temps de retrouver une activité normale. Mais le couple ne l'a pas attendue les bras croisés.
Il a fallu trouver d'autres moyens de vendre la production pendant la période de confinement. La solidarité a fonctionné dès que l'autorisation de vendre des plants de première nécessité, donc de potager, a été donnée le 1er avril 2020.

En passant des coups de fils à droite et à gauche, Pascal et Chantal Caillaud ont pu obtenir l'autorisation de commerçants bouchers de Saint-Yrieix et de Jumilhac de vendre leur production arrivée à maturité. La communication par les réseaux sociaux a permis de faire passer le message, comme celui de jouer le jeu en demandant aux clients d'en profiter pour faire leurs courses auprès de ces bouchers.
 

C'est sûr que ça nous a bien aidés pour éviter de perdre des plants. Les clients nous appelaient par téléphone, et nous avons ainsi pu les livrer


Et puis la crise sanitaire a accéléré leur intention de créer un site marchand. Au même moment, leur neveu, webmaster, a décidé de son côté de lancer son activité à son compte. Il leur a donc proposé de devenir ses premiers clients. Un lancement qui a immédiatement porté ses fruits puisque le jour même de la mise en ligne du site marchand, des commandes étaient enregistrées. Les clients venaient ensuite prendre possession des plants préparés, par drive. Dès le premier jour, une centaine de plantes a pu être ainsi vendue.
 

Ce n'était pas prévu mais là on a vraiment vu décoler nos ventes, ça a mis 15 jours à se mettre en place, on l'a ouvert pour le 1er mai et ça a tout de suite fonctionné.


Reste qu'il faut que ça continue car les horticulteurs travaillent en avance sur les saisons. Et dans quelques jours, c'est la culture des chrysanthèmes qui va devoir commencer. En temps normal, les fleurs de massifs et de balcons sont déjà quasiment toutes vendues, une place libérée pour recevoir les plants de chrysanthèmes. Ce n'est pas le cas aujourd'hui. Ce manque de place les inquiète.
 


La demande est là, le couple veut rester confiant. Pour les fleurs à massifs ou pour les balcons, les conseils auprès de la clientèle se portent sur les plantes qui supportent bien les chaleurs, qui ne demandent pas trop d'eau, telles les dipladénias, les euphorbes, les géraniums lierre, les pourpiers, plus rustiques. La proximité et le conseil sont ce qui peut faire la différence aujourd'hui avec la concurrence.

Pascal et Chantal Caillaud ont deux salariées et une apprentie. Les clients ont accès aux serres tous les jours de la semaine, même les dimanches. L'activité du printemps, avec la boutique des bouquets de fleurs, représente 60% du chiffre d'affaires, d'autant que les préparations pour les mariages et les deuils sont, elles, totalement à l'arrêt.

La gestion d'une horticulture est à court terme. L'activité est déjà dépendante des conditions météorologiques. Alors quand ce qui ne peut être prévisible arrive, comme cette crise sanitaire et l'arrêt de l'économie, la marge de manoeuvre est faible avec la concurrence des jardineries. D'autant qu'elles ont pu, elles, ouvrir pendant le confinement. La profession des horticulteurs n'a pas compris.

Il y a dix ans, on comptait un peu plus de 5.500 entreprises horticoles en France. Aujourd'hui, elles sont 3.500. En Limousin, beaucoup d'horticulteurs approchent aussi l'heure de la retraite et l'espoir d'un repreneur est faible.
 

 

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