Inspirés par le mouvement des agriculteurs, les infirmiers libéraux ont lancé des opérations escargot dans toute la France ce mardi 13 février. Ils réclament notamment une revalorisation de leurs actes, restés inchangés depuis quinze ans, alors que la charge de travail augmente. Nous avons suivi une infirmière libérale à Aixe-sur-Vienne.
Chaque semaine, Jeannot, 94 ans, reçoit la visite de deux infirmières. Le retraité doit enfiler quotidiennement des bas de contention, mais impossible pour lui de le faire en autonomie.
Si je ne les avais pas, croyez-moi, je ne serais pas heureux, parce que mes chaussettes, je ne peux pas les mettre. En plus, elles sont très gentilles.
Jeannot, 94 ans
Marion Noël exerce en tant qu’infirmière libérale depuis quinze ans. Mais selon elle, d’année en année, les conditions de travail se sont dégradées.
"Comme tout le monde, on a subi l'inflation, constate Marion Noël. On a une cotation à l'acte qui n'a pas bougé depuis plus de dix ans. On a les frais kilométriques où on a été augmenté de vingt centimes d'euros."
De 6h du matin à 20h le soir, elle soigne une quarantaine de patients et pour beaucoup, elle est aussi un soutien moral.
J’ai besoin d'elle. C'est un réconfort d'une part, c'est une professionnelle et cela me fait une visite en plus dans la journée.
Une patiente
Marion Noël parcourt plus de 100 km par jour sur les routes de son secteur. Depuis le Covid, la charge de travail a fortement augmenté et la tension dans les hôpitaux a rendu plus complexe et parfois plus nombreux les soins qu’elle doit délivrer.
"Chez ce patient où l'on a de l'insuline, où l'on met les bas de contention, où on prépare les médicaments, où on surveille son alimentation, où on vérifie son oxygène... on est payé pour sa surveillance de diabète, détaille Marion Noël. C'est pas si cher payé que ça finalement."
Bien souvent, Marion Noël est plus qu’une infirmière pour ses patients. Elle sort les poubelles, achète le pain occasionnellement ou même rétablit le courant. Un métier passion qui, pour beaucoup d’infirmiers libéraux, nécessiterait plus de considération.
Récit avec Augustin Arnal