En Limousin deux collèges adoptent des approches sportives ou technologiques pour faire aimer les maths. L'urgence est là. La France s'effondre dans certains classement internationaux.
Appuyés sur leurs jambes et leur mains, des collégiens s'assemblent en une sorte de tunnel. Sous eux, un ou une de leur camarade se faufile en tirailleur. ça hurle, ça jure.
"C'est 13 + 3 + 8. Est-ce qu'il y a quelqu'un qui a trouvé un put... de 24 ?"
Qu'est ce que des chiffres viennent faire dans cette drôle de bamboche ? Il s'agit en fait d'un cours de mathématique forme pour coupler l'intellect et le physique. Et visiblement l'aspect ludique fonctionne bien. La compétition aussi. Les mômes sont survoltés. Les boîtes à cerveau à plein régime.
"C'est bon m'sieur. alléluia !" La solution a enfin été trouvée par l’équipe jaune.
Ces élèves du collège Mendès-France de Bessines-sur-Gartempe expérimentent donc un nouvelle manière de faire des maths.
"Ils viennent de faire un peu de symétrie centrale, des problèmes sur les horaires".
"En EPS, on aborde tout ce qui est coordination, dynamisme, relais, écoute les uns des autres et communication au sein d'un groupe". confient de concert Emmanuelle Faucher et Aurélie Brancher, respectivement prof de maths et d'EPS.
Il aura fallu quatre mois de préparation à deux profs de maths et deux profs de sport pour mettre en oeuvre cette opération.
Autre stratégie : une application pour progresser en mathématique de manière ludique. Ici, les jeunes sont moins turbulents. Tout se passe derrière un ordinateur.
Baptisée RTP, l'application propose des questions avec quatre réponses et des indices en fonction des besoins de chaque élève.
"C'est hyper bien fait et hyper bien formulé, donc j'arrive à comprendre" confie doctement Violette, élève de 6e.
"On est plus autonome. T'as pas le professeur, tu ne peux compter que sur toi" abonde Jade.
L'application est déployée en France dans une centaine de collèges. En Limousin, nous pouvons pousser un cocorico de fierté car l'application a été entièrement créée à Limoges. Elle a été développée pendant deux ans par des professeurs de maths et une start-up locale.
"L'élève va répondre à une question. En fonction de sa réponse, la suite du parcours va s'ajuster à son besoin. S'il répond faux, la machine va trouver une question un peu plus facile pour remettre l'élève en confiance. Il répond juste et ensuite on remonte progressivement la difficulté pour qu'il réussisse là où il a échoué" explique Guillaume Isnard, fondateur de la start-up Grains'up.
Pas question ici de se substituer aux professeurs. Au contraire.
"Je vais pouvoir analyser où ils ont fait des erreurs et reprendre en classe les points que je pensais acquis mais qui ne le sont pas" se réjouit Delphine Vialle, professeur de mathématiques.
En septembre, l'application sera étendue aux lycées.
En décembre 2020, la France arrivait avant dernière du classement de l'étude Timss qui mesure tous les quatre ans depuis 1995 les performances des élèves de CM1 et de 4e en sciences et en mathématiques. Ces outils ont donc de l'avenir devant eux.