Marc Petit : une décennie. C'est le nom de cette éxposition qui vient d'être inaugurée à l'Abbaye d'Auberive en Haute-Marne. Dix années d'émotion à l'état brut. Le propriétaire des lieux est un inconditionnel de l'artiste haut-viennois qu'il considère comme le plus grand.
Si l'homme est, par tous ceux qui ont eu la chance de le rencontrer, considéré comme particulièrement sympathique. L'oeuvre de Marc Petit est en revanche très clivante. Soit on adore, soit on déteste, mais elle sucite toujours une très vive émotion.
Jean-Claude Volot, le propriétaire de l'abbaye d'Auberive a depuis longtemps choisi son camp : "Pour nous c'est le meilleur et nous on ne veut exposer que les meilleurs."
Marc Petit et Jean-Claude Volot se connaissent bien. Une exposition de l'artiste avait déjà été présentée à l'abbaye d'Auberive il y a dix ans.
Le lien est d'ailleurs si fort entre l'artiste et le collectionneur, que Marc Petit a créé ses oeuvres en connection avec l'abbaye : "J'ai essayé de penser l'accrochage, plus que la sculpture. Mes sculptures sont restées à peu près les mêmes, mais je voulais varier l'accrochage. Par exemple j'ai créé les treize gargouilles pour ce lieu, j'ai créé les épées pour ce lieu. Je crois que le lieu gagne et l'oeuvre gagne."
"C'est un sculpteur classique-contemporain, et il y en a très peu," précise Jean-Claude Volot.
Entre les murs ou dans les jardins, le visiteurs découvre 280 sculptures, dont 80 grands formats et près de 150 dessins, parmi lesquels une centaine d'inédits. Tous empreints de cette brutalité des émotions et des sentiments propre à l'oeuvre de Marc Petit.
"Si mon travail a une qualité c'est qu'il est tendre. Sauf que quand je dis ça à la personne qui le découvre pour la première fois, il me dit mais non. C'est difficile la tendresse, elle est masquée par cette noirceur. Et ce paradoxe entre ces deux pôles, de tendresse et de noirceur, génère une énigme."
45 ans d'énigme pour cet artiste atypique dont le travail sera présenté à l'Abbaye d'Auberive jusqu'en septembre.