Une seule et unique investiture pour le Parti Socialiste sur les 6 circonscriptions du Limousin ? En scellant un accord d'union de la gauche, le PS doit maintenant céder des places pour les investitures, une situation inédite pour un parti autrefois hégémonique.
Validera, validera pas ? Le choix du Parti Socialiste de rejoindre la Nouvelle Union Populaire et Ecologique, cette union des gauches pilotée par LFI, avec EELV et le PCF ne fait pas l'unanimité dans les rangs du parti, loin s'en faut.
Les négociations sont terminées, validées, mais il reste encore aux instances nationales du parti à la rose à s'exprimer sur la mise en œuvre de ces négociations. Le PS tiendra pour cela, ce jeudi 5 mai, un conseil national à 19 heures.
D'ores et déjà de nombreuses voix dissonantes se font entendre sur cet accord qui réduit considérablement la place du PS dans le scrutin à venir. Dans un communiqué, l'ancien président de la République a réaffirmé son opposition à cet accord qui signerait "un abandon de l'identité du parti, un abandon de sa crédibilité sur le plan programmatique et un effacement de sa présence sur le plan électoral."
Avec l'accord négocié au niveau national entre LFI et PS, seules 70 circonscriptions sont "réservées" au PS. Cela dessine en creux l'absence de candidat du parti dans 507 circonscriptions.
En Limousin, cela signifierait un véritable revirement pour le parti. Les instances nationales du PS ont déjà investi des candidats dans toutes les circonscriptions limousines (Haute-Vienne 1ère circonscription : Stéphane Destruhaut / 2ème : Stéphane Delautrette / 3ème : Andréa Brouille ; Creuse : Etienne Lejeune ; Corrèze 1ère circoncription : Pascal Cavitte / 2ème : Paul Roche).
En rejoignant l'union des gauches, il n’y aura vraisemblablement qu’une seule investiture PS sur tout le Limousin.
Ainsi seul Stéphane Delautrette serait investi dans la 2ème circonscription de Haute-Vienne. C’est un véritable cataclysme dans une région où le PS était jusqu’à présent très implanté.
"Tout a évolué d’heure en heure aujourd’hui. C’est infernal, pas acceptable et humainement très compliqué", nous ont dit certains responsables du PS qui ne souhaitent pas être cités.
Ceux qui s'expriment pour le moment attendent de connaître l'issue du conseil national. Andréa Brouille, qui ne serait pas investie dans la troisième circonscription de Haute-Vienne, nous indique : "Effectivement, je ne suis apparemment pas proposée, mais il faut attendre le vote du conseil national demain pour savoir si cet accord sera adopté ou pas".
Mêmes précautions du côté d'Etienne Lejeune, le premier fédéral de la Creuse, avec une nuance tout de même, il suivra la décision nationale : "J'attends de voir ce qui se passe dans les jours à venir mais je ne serai pas candidat à la désunion. Je respecterai la décision du parti."
Mais cette position n'est pas celle de tous les socialistes, qui ne se retrouvent pas dans les valeurs de LFI. Ils parlent déjà d’une éventuelle entrée en dissidence.
Les prochaines heures seront donc cruciales pour l'avenir du PS, et de sa place en Limousin, qui aura été un bastion des socialistes : 6 circonscriptions, 6 socialistes élus députés. C'était il a tout juste 10 ans seulement, aux législatives de 2012.
Une position dominante balayée lors des élections suivantes, en 2017, comme ailleurs, par les candidats de la toute jeune République en Marche, mais le parti avait bien aligné des candidatures dans chacune des circonscriptions.
Cette fois, il pourrait ne plus y avoir qu'une seule et unique candidature à la rose dans tout le Limousin.