Motion de censure et instabilité économique : se dirige-t-on vers un hiver social difficile ? C’est le thème de notre émission Dimanche en Politique : représentants des employeurs et des salariés de Haute-Vienne, ainsi qu'une économiste, analysent la situation.
Après la motion de censure et la démission du gouvernement de Michel Barnier par une majorité de députés, comment réagit le monde économique en Haute-Vienne ? La séquence politique ouverte par la dissolution, puis la censure, va-t-elle amplifier une crise économique en gestation ?
Pour en débattre, Annaïck Demars reçoit quatre invités :
- Laurence Beaubelique, présidente de la CPME 87, la Confédération des petites et moyennes entreprises ;
- Martine Lévêque, secrétaire de la CFDT pour la Haute-Vienne ;
- Pierre Massy, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Limoges et de la Haute-Vienne ;
- Céline Meslier, économiste au LAPE (Laboratoire d'Analyse et de Prospective Economique) à l’Université de Limoges.
Une émission enregistrée ce vendredi 6 décembre dans l’après-midi alors qu'aucun nom n’a été annoncé pour remplacer Michel Barnier.
Morceaux choisis
Pierre Massy, président de la CCI de Haute-Vienne : "Dans une entreprise, on a besoin de stabilité, on a besoin de savoir où on va. Quel que soit le Premier ministre, les députés irresponsables qu’ils sont, jouent entre eux un jeu sadique, à s’autodétruire : ils jouent avec la Nation, avec l’État et avec nos entreprises. Car nous, nous investissons notre argent, nous avons des collaborateurs, lesquels collaborateurs n’ont rien à voir avec ce cirque politique et c’est absolument dramatique de ne pas avoir plus de conscience, au prétexte de dire, je vais trouver la solution miracle, personne n’a la solution miracle. La seule solution qui vaille, c’est une espèce de consensus pour sortir de cette folie dans laquelle nous sommes. On est dans un truc de dingue avec des gens irresponsables qui jouent".
Les politiques sont des irresponsables. Les investissements sont stoppés, les carnets de commande sont loin d’être pleins, c’est une crise qui est grave.
Laurence Beaubelique, présidente CPME 87F3 Limousin
Martine Lévêque, secrétaire CFDT 87 : "Sur la situation économique du côté des salariés, ça fait extrêmement longtemps que la CFDT alerte sur les liquidations judiciaires, les redressements judiciaires, tout le secteur de l’emploi qui est menacé et la nécessité de négocier avec les organisations patronales pour s’entendre et prendre des mesures rapides dès le mois d’avril, donc on n’a pas pu aboutir, mais là, ce qu’on souhaite, c'est se remettre rapidement autour de la table pour faire des propositions rapides par rapport à la casse sociale qui est en cours."
Céline Meslier : "C’est une situation inédite et dans un contexte où on a besoin d’une direction à long terme : on sait qu’il y a des enjeux économiques forts sur la réduction des gaz à effet de serre, le développement d’une croissance durable et soutenable, qui nécessite des investissements publics importants, un soutien à l’activité des entreprises pour qu’elles puissent investir dans ces secteurs et aujourd’hui, on manque complètement de visibilité."