Les victimes de la Dépakine lancent une action de groupe contre Sanofi

L'APESAC, l'association d'aide aux parents d'enfants souffrant du syndrôme de l'anti-convulsivant, va lancer une action collective pour les parents touchés par le scandale sanitaire de la Dépakine. 

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La Dépakine, c'est ce médicament commercialisé par le laboratoire Sanofi depuis 1967 et reconnu dangereux par l'IGAS,  l'inspection générale des affaires sociales il y a quelques semaines. Il est pris par les femmes épileptiques pendant leur grossesse et est à l'origine de graves malformations congénitales chez l'enfant. Plus de 1 000 seraient touchés en France, 20 en Limousin. Sept familles ont aussi entamé une action en justice. (Source AFP)

Les familles veulent avant tout une reconnaissance et une prise en charge efficace de leurs enfants parfois lourdement handicapés. 
La Dépakine c'est 15% de malformations et 40% de troubles du développement.

L'association des victimes de l'anti-épileptique Dépakine a annoncé mercredi avoir l'intention de lancer une action de groupe contre le laboratoire Sanofi, au lendemain de la parution du décret qui autorise cette procédure dans le domaine de la santé. 
Cette action collective devrait permettre de fédérer un plus grand nombre de familles.

Les familles de victimes limousines de la dépakine n'ont pour l'instant pas été contactées. Mais la déléguée de l'APESAC Haute-Vienne, Angèle Podetty compte beaucoup sur cette action collective : "On est en attente de la date de l'expertise. Si cette action aboutit, cela va nous alléger les choses. Il était difficile de constituer des dossiers de façon individuelle". 

C'est une première étape, pour faire juger la recevabilité de l'action et la responsabilité du laboratoire. L'objectif, c'est que toutes les victimes qui le souhaitent rejoignent ensuite cette procédure. Cette action de groupe s'ajoutera aux autres procédures judiciaires engagées : hormis les poursuites au civil, six plaintes pénales ont été déposées par des familles, rejointes la semaine dernière par l'Apesac, qui s'est constituée partie civile.


Alexandra Pardoux, qui vit à Bessines-sur-Gartempe en Haute-Vienne, fait partie des toutes premières familles de victimes à avoir porté plainte, c'était il y a environ un an et demi. Mardi 4 octobre, son fils de 10 ans, lourdement handicapé à cause de la dépakine, a rendez-vous à Paris pour une expertise médicale. "Il faudra attendre au moins un an pour avoir le compte rendu. Pour obtenir des indemnités et la prise en charge complète de mon fils, il faudra attendre très longtemps. Les victimes sont très nombreuses, plus de 500 familles. Il faut que les responsables soient punis par la loi. Il faut qu'ils assument ce qu'ils ont fait" assène Alexandra Pardoux. 


Jeudi dernier, le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour blessures involontaires et tromperie aggravée, une décision qui était réclamée depuis longtemps par les victimes. La possibilité de faire une action de groupe pour incriminer un médicament ou un dispositif de santé défectueux a été introduite dans la loi santé votée en décembre 2015. Le décret d'application de cette mesure a été publié mardi au journal officiel.

Un risque élevé de malformations.
Le valproate de sodium, commercialisé par Sanofi depuis 1967 sous la marque Dépakine mais aussi sous des marques génériques, est incontournable pour traiter certains patients atteints d'épilepsie. Mais lorsqu'il est pris par une femme enceinte, son enfant présente un risque élevé de malformations congénitales, d'autisme ou de retards psychomoteurs.



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