300 000 euros pour résoudre un problème d'humidité au vélodrome de Bonnac-la-Côte

Limoges Métropole va devoir mettre la main à la poche pour que le vélodrome de Bonnac-la-Côte en Haute-Vienne, inauguré en juillet 2019, reste opérationnel pendant l’hiver. Certains jours, un phénomène de condensation rend la piste impraticable. 300 000 euros d'investissement sont nécessaires.

L’ancien coureur cycliste Maxime Médérel est devenu responsable du pôle espoir de Guéret. Pendant la saison hivernale, il est supposé emmener les 10 futurs champions, qu’il entraîne chaque mercredi sur le vélodrome de Bonnac-La-Côte, pour travailler vélocité et explosivité. Mais il lui est arrivé d'annuler le déplacement pour cause de piste dangereuse. 
 

Je ne peux pas me permettre de mettre mes jeunes en danger. L’outil est intéressant, mais quand arrive la période hivernale, la piste est parfois mouillée et la chute assurée.   

Maxime Médérel, entraîneur du pôle espoir cycliste de Guéret. 


 Autre conséquence et pas des moindres, plus aucune compétition ne peut être organisée sur le vélodrome inauguré en juillet 2019 par Raymond Poulidor. 
 


D’où vient la condensation ? 

L’équipement a dans un premier temps été conçu pour être une piste extérieure. Mais puisqu’il pleut régulièrement en Limousin, on a décidé d’ajouter un toit.  
 
En mars 2019, un immense dôme gonflable en plastique a recouvert la structure. Il s’agit d’une bulle qui est gonflée avec de l’air qui vient de l’extérieur. Quand le temps est à la pluie, l’air humide entre dans l’installation.  
 
Il y a un peu plus d’un an, Limoges Métropole a recouvert la piste d’une résine spéciale, pour améliorer le confort de roulage ainsi que l’esthétique. Le problème est que cette résine est étanche. L’humidité ambiante, qui était auparavant absorbée par le béton, reste désormais sur la piste et la rend inutilisable. 
 
Jean Paul Baronnet, actuel secrétaire général du comité régional de cyclisme, résume la situation ainsi : "Le vélodrome de Bonnac est une bonne chose. Mais il aurait fallu tout prévoir depuis le début. Mais si on avait tout prévu, on ne l’aurait peut-être pas construit pour des raisons de coût."


Les solutions 

Une nouvelle équipe est arrivée à la tête de Limoges Métropole en juillet 2020. Plusieurs options ont été mises sur le tapis pour régler le problème.  
 

Soit on laissait faire et on ne se servait plus de l’équipement, mais l’idée était tout de même de faire rayonner le territoire.   

Fabien Doucet, vice-président de Limoges métropole chargé des grands équipements 


La première solution aurait consisté à démolir la piste pour y ajouter des résistances permettant de l’assécher quand elle est mouillée. Mais le coût de 1,2M d'euros a immédiatement rebuté les élus. 
 
Pour retirer l’humidité, on aurait pu envisager de chauffer la structure. L’installation d’une soufflerie aurait coûté 600 000 euros. L'option n’a pas été retenue. Les responsables de Limoges métropole ont donc choisi d’installer un déshumidificateur qui va tout de même coûter la modique somme de 300 000 euros au contribuable. 
 

Projet mal pensé ? 

La genèse du projet date de 2001. Claude Louis était alors conseiller technique régional de cyclisme et président délégué du comité de cyclisme du Limousin. Il fait partie de ceux qui ont plaidé en faveur de la construction d’un vélodrome.
 

Les fondamentaux du cyclisme se cultivent sur piste. Si Raymond Poulidor avait pu s’entraîner sur un vélodrome, il aurait peut-être gagné le tour de France.

Claude Louis



Les amoureux de la petite reine ont été entendu par les élus de l’époque. Alain Rodet était alors maire et président de l’agglomération de Limoges : "On a réfléchi, on a fait des visites. Les responsables des instances du cyclisme n’ont pas été exigeants sur le toit au début. Ils voulaient d'abord une piste et une base logistique." Pour Claude Louis, "l’option couverte a été envisagée, mais elle aurait coûté trop cher".  

Ce qui fait dire à Fabien Doucet : "Le vélodrome de Limoges n’est en fait que la chronique d’un projet qui a mal été pensé dès le départ. Un héritage que l’on s’efforce aujourd’hui d’assumer."


 

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