La dialyse est une prise en charge vitale qui rythme le quotidien. Il s'agit de nettoyer régulièrement le sang des patients atteints d'insuffisance rénale, pour remplacer le travail de l'organe défaillant. Les besoins sont de plus en plus importants, mais les techniques évoluent.
Hervé Saint-Maxent a 57 ans. Il est dialysé depuis un an et demi.
"On prend son courage à deux mains"
C'est la conséquence d'une amylose, une maladie qui a bloqué le fonctionnement de ses reins : "J’ai reçu un coup de massue parce que je savais quelles allaient être les conséquences au quotidien, les allers-retours en centre, la dépendance…"
Tous les matins, chez lui avec son épouse, il relie son corps à une machine : un rein artificiel qui remplace les organes défaillants pour nettoyer et nourrir son sang.
La séance dure deux heures, sans compter l'installation : "Il ya la préparation du bras, la désinfection, la pose du garrot, le repérage de l’endroit où la ponction va se faire, et puis on prend son courage à deux mains, et puis on se pique. Il faut faire sauter un certain nombre de verrous psychologiques et attraper un petit coup de main…"
Y penser autrement
Hervé est accompagné par l'Alurad, l'association régionale qui propose des dialyses en centre ou à domicile. Il a obtenu un dispositif portable qui lui permet de se déplacer pendant quelques jours.
Mais le traitement ne se fait jamais oublier. Quand on lui demande s’il arrive à ne plus y penser, la réponse est claire : "Non, mais à y en penser autrement. A y penser en faisant avec. Plus à y penser comme étant quelque chose d’insurmontable."
Besoins en augmentation
La grande majorité des patients doit se rendre dans un centre de dialyse, 3 demi-journées par semaine. L’Alurad, qui dispose de 6 sites en Limousin, en ouvrira bientôt un nouveau à Saint-Yrieix-la-Perche. Au CHU de Limoges, on suit déjà 130 patients, mais des postes de dialyse supplémentaires seront bientôt mis en place : les besoins sont en augmentation.
En cause, le vieillissement de la population, mais pas seulement. Le professeur Fatouma Touré explique : "On a de plus en plus de patients hypertendus, de patients diabétiques, de patients obèses, et toutes ces pathologies sont associées aux maladies rénales."
Greffe
Pour éviter la dialyse, les spécialistes misent sur le dépistage et la prévention.
Le seul espoir pour en sortir, c'est la greffe de rein. 600 personnes sont greffées en Limousin. Hervé Saint-Maxent est au début de ce nouveau parcours.