Dix ans d’ateliers, d’actions, auprès de tous les publics pour donner des clés... pour trouver son trait. C’est le credo de l’École du Crayon de Bois. Depuis dix ans, elle propose, à Limoges, (Haute-Vienne) des cours de dessin et de BD pour tous. Cela valait bien une grande fête, et une belle exposition, à la Bibliothèque Francophone Multimédia.
Comme Annaïck Demars, qui a réalisé le reportage suivant, l’auteur de ces lignes n’est guère à l’aise avec crayons, feutres, stylos, pinceaux ou tout autre moyen de production graphique. Le barbouillage, oui, le dessin, comment dire…
Pourtant, notre consœur est formelle : avec l’École du crayon de Bois, même le pire gribouilleur peut devenir, sinon un artiste accompli, du moins, un dessinateur moins honteux de son œuvre.
D’ailleurs, pour Jérôme Fourniol, cocréateur de cette association, il n’y a pas de mauvais dessinateur. Juste des gens qui ont, un jour, arrêté de pratiquer. Et lors des ateliers qu’il propose, l’idée n’est pas de mettre mal à l’aise face à ce qu’on ne pourra pas faire, mais au contraire, de donner des clés pour y parvenir : "dans l’idée, vous venez avec votre envie, et nous, on essaye de trouver des solutions pour y arriver. Et surtout de vous expliquer, parce qu’il ne s’agit pas de vous montrer que nous, on dessine bien, mais de vous faire comprendre comment nous, on a compris le dessin."
6 000 heures d'atelier !
En dix ans, l’association a proposé plus de 6000 heures d’ateliers, pour enfants ou adultes, dont certains sont devenus des fidèles, et plus de deux cents actions dans les écoles, dont certaines ont débouché sur des créations utiles, comme un jeu de cartes pour élèves autistes.
Entièrement autofinancée, l’École du Crayon de Bois compte aujourd’hui quatre intervenants. Loin d’un fastidieux, mais rémunérateur cours de dessin, ils y voient plutôt un échange, comme pour Léa Le Marec : "cela m’inspire pas mal pour mes propres créations, pour entretenir mon dessin."
Dix ans déjà, mais l’association a voulu fêter son anniversaire en se projetant vers l’avenir.
Aussi, au-delà d’une seule exposition à la BFM et d’ateliers ouverts à tous, a-t-elle voulu organiser des échanges, des débats, et notamment un, ce vendredi 25 octobre, consacré à la révolution de l’intelligence artificielle, génératrice d’images, mais potentiellement responsable d’une automatisation de l’art.
Le petit crayon a bien grandi, et son école fait feu de tout bois !