Venant du nord ou du sud, les automobilistes sont invités à contourner complètement le Limousin. Une préconisation des services de l'Etat à la suite de la coupure de l'A20 après l'incident de la passerelle. Une stratégie de contournement qui ne fait pas l'affaire des acteurs du commerce et du tourisme dans la région.
Le regard chevillé au GPS de leur téléphone ou de leur voiture, ils sont en déshérence sur les boulevards de Limoges. Les automobilistes poussés hors de l'A20 affrontent les joies des bouchons dans une ville qui n'en a pas l'habitude. Certains ont même repris la carte papier pour parvenir à se repérer.
Ceux-là continuent donc de passer dans Limoges mais sur les panneaux lumineux à Vierzon ou au sud de Brive, les services de l'Etat, via la préfecture, préconisent désormais de passer par Clermont-Ferrand, via l'A89 et l'A71. 384 kilomètres au lieu des 272 habituels. Plus de 100 kilomètres, une heure de plus et une note de péage nettement plus salée pour ceux qui tentent l'aventure.
Un sacré détour qu'ont du mal a digérer les commerçants et hébergeurs de la région.
"Pour les gîtes de France, comme pour tout acteur économique affecté, c'est regrettable. Isoler le Limousin d'un axe aussi essentiel pour son économie, c'est très ennuyeux. Pour tout ceux qui font habituellement étape chez nous, c'est compliqué et c'est autant de recettes en moins pour les prestataires qui attendaient le démarrage de la saison" se désole Marie Dumaitre, présidente des Gîtes de France de la Haute-Vienne.
"Pour l’hôtellerie, juillet et août pour Limoges, ce sont les deux plus gros mois de chiffre d'affaires. Si on dévie nos clients sur des villes différentes, ça va être très compliqué" explique Mathieu Guérin, propriétaire d'hôtel à Limoges qui ne cache pas son agacement. D'autant qu'aucune date n'est avancée pour la réouverture de l'autoroute.
"Si c'est uniquement pour ce week-end et qu'après on rouvre, ça va aller. Mais si c'est tout l'été, ça va être catastrophique. On est parés pour un été qui nous était annoncé comme exceptionnel. J'ai embauché en extra et on risque de pas remplir. On espère que la mairie va nous aider".
Justement Sylvie Rozette, présidente de l’office de tourisme intercommunal de Limoges Métropole essaie de positiver.
"On n'est que vendredi, on espère que les choses vont rentrer rapidement dans l'ordre. Ce n'est pas confortable. Si jamais ça doit durer, ça peut avoir un impact lourd mais, aujourd'hui encore, on ne peut pas dire que ça va durer" veut-elle croire.
Le ministère des transports indique dans un communiqué "qu'aucune date de réouverture ne peut être communiquée aujourd'hui". Les premiers départs en vacances s'annoncent donc compliqués. Les GPS n'ont pas fini de voir rouge à Limoges.