C’est une erreur de diagnostic qui aurait pu coûter encore plus cher à un agriculteur de Ladignac-le-Long. Son cheptel a été déclaré positif à la tuberculose bovine par le laboratoire chargé des analyses. Après avoir jeté toute sa production de lait et tué sept bovins, l’heure est au bilan.
Il sort enfin la tête de l’eau après un mois éprouvant, Pascal Maris a cru devoir abattre toutes ses vaches, il y a un mois. Dans le cadre du contrôle annuel obligatoire contre la tuberculose bovine, sept vaches présentaient des résultats suspects, et l'une d'entre elle était même déclarée positive.
On pleure et on est triste. On se résigne et on se demande comment on va faire pour sauver le plus de monde.
Maëlle DesblesResponsable de l'élevage
Un véritable cauchemar dans cette exploitation de 300 bêtes qui produit du lait et du fromage en agriculture biologique. "J’ai passé trois jours, un peu avec le cerveau débranché et en état de choc. Puis après, on pleure et on est triste. On se résigne et on se demande comment on va faire pour sauver le plus de monde pour continuer à travailler", confie Maëlle Desbles, responsable de l'élevage.
Que faut-il faire en cas de tuberculose ?
En cas de contamination à la tuberculose dans un élevage, les services vétérinaires sont catégoriques : il faut abattre tout le troupeau, détruire le lait et arrêter la production de fromage immédiatement. Ce qu’a fait l’agriculteur, sauf que les résultats sont faux et que l'échantillon prélevé a été contaminé en laboratoire. Contre toute attente, le troupeau est donc parfaitement sain.
C'est le préfet en personne qui est venu l'annoncer ce jeudi 18 janvier sur l'exploitation. Un soulagement pour ce professionnel, même s'il regrette la précipitation des autorités sanitaires et administratives.
Il faut prendre du recul, bien suivre les analyses et ne pas mal interpréter les résultats des analyses pour ne pas faire subir ça aux agriculteurs derrière. Ça va trop vite et les conséquences sont bien plus lourdes que ce que l’on peut imaginer quand on n'est pas dans le monde agricole.
Pascal MarisProducteur de lait et de fromages bio
Ce samedi, sur le marché Marceau à Limoges, Pascal Maris a retrouvé le sourire et ses clients, mais la facture s'annonce salée pour lui. "Ça va se compter malheureusement en milliers d’euros et ça, ce n'est que sur les produits. On ne parle pas encore des investissements qu’on a faits à la ferme pour pouvoir maintenir la production et les employés", regrette l'agriculteur.
Les dix-sept salariés de la ferme sont sauvés, mais ils ont failli être sacrifiés sur l'autel de la lutte implacable que la France mène contre la tuberculose bovine.