A quelques jours de la réunion du CDEN pour annoncer la carte scolaire de la rentrée prochaine, en zone rurale la colère gronde. Car dans ces territoire déjà fragilisés, la menace de la suppression de classe condamne la qualité d'apprentissage et cela fait courir un risque sur l'attractivité des petites communes en manque de démographie.
« Ferme pas ma classe » peut-on lire sur les pancartes des manifestants ce mardi matin devant l’école de la petite commune d’Arnac-La-Poste. La colère gronde dans la campagne ! Dans ce village d’un peu plus de 950 habitants, une classe devrait être supprimée à la rentrée prochaine. Conséquence : il y aurait 2 postes d’enseignants au lieu de 3 pour 49 enfants. Les parents refusent ces moins bonnes conditions d’apprentissage.
« Les zones rurales sont très attachées au maintien de leurs écoles et des moyens d’enseignement pour leurs enfants, parce que c’est bien de cela dont il est question. Des moyens d’enseignement pour que nos enfants vivent une scolarité qui leur donne la même égalité des chances », insiste Maël Tijeras, représentante des parents d’élèves d’Arnac-La-Poste.
Si la carte scolaire est confirmée : il y aura deux classes, mais avec 4 niveaux d’enseignement différents. Ici, la mairie soigne son école, les classes sont régulièrement rénovées, cela compte pour attirer les parents qui souhaiteraient s’installer sur la commune.
« Ils regardent beaucoup quand ils s’installent sur le territoire. Ils vérifient où sont les écoles primaires, où sont les collèges, où sont les lycées. Evidemment, si on perd une classe, j’ai peur de ne plus pouvoir répondre aux attentes des familles. Car je crains qu’elles ne veuillent plus venir s’installer chez nous » explique Sophie Drieux, Maire d’Arnac La Poste.
Et dans le village, les commerçants soutiennent la mobilisation des parents d’élèves.
« C’est la vie du village ! Si on n’a plus d’école, si on n’a plus d’enfants, on n’a plus d’adultes, on est tous morts entre guillemets. On ressemblera à plein de communes aux alentours qui sont des communes dortoirs, et ce n’est pas vraiment ce qu’on veut », plaide Babeth, gérante du bar tabac.
La municipalité d’Arnac-la-Poste propose de regrouper ses classes avec Saint-Sulpice-les-Feuilles.
Les parents installés dans les campagnes ne veulent pas d’un enseignement de seconde zone.
Ailleurs, dans la petite commune de Flavignac on a pris le parti de l’humour : car ici faute de maîtresse, la salle de classe est à vendre. L’annonce a été publiée sur le Bon Coin.
D'ores et déjà, le collectif des parents d'élèves promet de répondre à l'appel des syndicats (FSU, UNSA, FO) à manifester devant la préfecture de la Haute-Vienne le 13 février à 14h. C'est cet après-midi là que la carte scolaire sera dévoilée.