Sur les chemins de Compostelle en Limousin : jour 5

Épisode 5/5. Dernier jour de marche dans notre série. Nous arrivons à Limoges, l'occasion de s'interroger sur les motivations des pèlerins et la religion. Et de prendre quelques conseils pour les prochains pèlerins.

En provenance de Saint-Léonard-de-Noblat, après 20 kilomètres de marche, nous arrivons à la bien nommée Pause Saint-Jacques. Un café à l’entrée de Limoges, en bords de Vienne, devant le pont Saint-Etienne.

Le pèlerin peut s’y désaltérer mais aussi croiser d’anciens marcheurs du chemin. Ils tiennent une permanence pour conseiller les « futurs » pèlerins.

Limoges or not Limoges ?

A ce stade, les pèlerins n’ont pas encore visité Limoges. Le marcheur engagé sur la voie de Vézelay a parfois évité Limoges par le passé, pour aller au plus court, avant de devenir presque incontournable. C’est pourtant la ville qui lui a donné son nom (la voie limousine, dite Lemovicensis).

Limoges, c’est compliqué. Les hauteurs de la ville n’offrent pas la solution la plus courte. Jacques Deville, vice-président des Amis de Saint-Jacques en Limousin-Périgord.


Plusieurs variantes et traverses existent sur le chemin comme la voie de Rocamadour qui passe par Eymoutiers (Haute-Vienne) et la Corrèze.La bifurcation peut avoir lieu en amont de Saint-Léonard-de-Noblat, à la sortie de Bénévent-l’Abbaye en Creuse.

320 000 pèlerins

A la permanence ce jour-là, il n’y a pas de prétendants, mais l’attrait pour le chemin est palpable. 320 000 pèlerins sont arrivés à Santiago en Espagne en 2018. Ils étaient 300 000 un an auparavant.

Pourquoi cheminer ?


Le silence, la solitude (plus que sur d’autres chemins, on peut ne croiser aucun pèlerin sur la voie limousine) et la marche sont propices à la méditation. « Les motivations des pèlerins sont multiples mais pas forcément religieuses. Le goût pour la randonnée, le sport ou la spiritualité est de plus en plus prononcé dans la société », observe Jacques Deville. Quand on rencontre des pèlerins, d’ordinaire, on ne pose pas la question des motivations.

Le chemin de Saint-Jacques permet de se vider la tête ou au contraire de se remplir d’idées et de force, soulève Jacques Deville.


Et la religion dans tout ça ?

Dans l’imaginaire, le pèlerinage est bien souvent associé à la foi, popularisé par le voyage de Jean-Paul II dans les années 80. Evidemment, une partie des pèlerins sont catholiques. Comment les croyants vivent-ils cette expérience ? Le vicaire général de Limoges, numéro 2 du diocèse, a été transformé par ses 52 jours de marche dans lesquels il célébrait l’eucharistie.     

Beaucoup partent marcheurs, certains arrivent pèlerins nous apprend un dicton. Et c’est vrai. Pendant le chemin, on vit des rencontres. Pour certains avec Dieu, avec l’au-delà. Moi ça a changé ma vie. Il y a un avant et un après Saint-Jacques.


Il faut être bien préparé

Si l’envie de cheminer vous prend, il faut se préparer à l’avance. La règle de base : soulager ses pieds. Il faut bien se les masser avec de la crème, quinze jours avant de partir, et surtout le soir après la marche. Et ne pas porter trop de poids. « Nous voyons des personnes très sportives qui partent sans réfléchir, elles arrêtent rapidement, parfois les pieds en sang, car elles ne sont pas préparées et trop chargées », alerte Jacques Deville, des Amis de Saint-Jacques.

Sur ces bons conseils, nous terminons notre chemin de Compostelle en direction des Pyrénées avec Flavignac, La Coquille (Dordogne) et Périgueux comme prochaines étapes. Bon chemin !
 
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