Des chiens pour flairer le Covid-19 : la France peut-elle se lancer dans cette expérience ?

Des chercheurs britanniques se sont lancés dans le dressage de chiens renifleurs pour détecter le Coronavirus. En France, l'expérimentation a déjà été menée pour le cancer du sein, mais l'Institut Curie ne devrait pas aller sur le terrain du Covid-19.

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En Angleterre, une équipe de chercheurs a décidé de tenter une expérience : dresser des chiens à détecter la présence du Covid-19 chez l'humain. Ces canidés pourraient alors être déployés, par exemple, dans les aéroports ou les gares, pour émettre un pré-diagnostic rapide chez les voyageurs, même asymptomatiques. Ce dressage devrait, selon l'équipe de scientifiques, durer 6 semaines.

Il s'agit d'essais menés par la Medical Detection Dogs, en partenariat avec la London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM) et l'Université de Durham.
 

Des chiens pourraient se joindre à la lutte contre le Covid-19. Nous cherchons à savoir si les chiens pourraient jouer un rôle dans la prévention de la propagation de @COVID-19  


L'objectif est de pavenir à ce que les chiens puissent flairer des changements de température (fièvre) ou encore les changements d'odeurs corporelles :

"Nous savons que d'autres maladies respiratoires comme COVID-19 modifient notre odeur corporelle, il y a donc de très fortes chances que les chiens soient capables de la détecter. Ce nouvel outil de diagnostic pourrait révolutionner notre réponse au COVID-19 à court terme, mais surtout dans les mois à venir, et pourrait avoir un impact profond", explique le professeur James Logan, chef du département de contrôle des maladies à la London School of Hygiene & Tropical Medicine sur le site internet de la Medical Detection Dogs. 
 

Kdog ?

En France, des chiens sont déjà formés à trouver des stupéfiants, des explosifs, des billets de banque et même des punaises de lit, mais également certaines maladies. Jusqu'en 2017, un dresseur basé en Haute-Vienne, a ainsi participé au projet Kdog pour former des chiens capables de dépister les cancers du sein.

"Il faut beaucoup de temps, beaucoup de travail, beaucoup de patience mais aussi beaucoup de retours en arrière, car en dressage, il ne faut pas hésiter à revenir en arrière pour repartir sur d'autres bases", témoignait alors Jacky Experton, expert cynophile à Magnac-Laval.

 

Malgré cette expérience, dont les premiers résultats ont été très encourageants, l'Institut Curie à Paris n'envisage pas d'entrer dans cette stratégie pour le Coronavirus. 
 
 

La sécurité sanitaire

Pour Isabelle Fromentin, infirmière et docteur en sciences, chercheuse à l’Institut Curie, responsable du projet KDog, c'est d'abord une question sanitaire.

Les locaux de l'Institut Curie sont, pour l'instant, préservés de toute infection au Covid-19, et travailler sur ce projet nécessiterait d'introduire le virus dans les laboratoires. Un risque que la responsable du projet Kdog ne veut pas prendre.

"La détection du cancer du sein reste notre priorité et nous souhaitons que les recherches, quand elles rependront, puissent se faire en toute sécurité."

De plus, il ne faut pas oublier que le chien peut attraper le Covid-19 (même s’il ne peut pas le transmettre à l’homme). Se faire dépister, et donc être approché par un animal potentiellement porteur sain, n’est peut-être pas l’idéal…

Dans le cas du dépistage du cancer du sein, l'animal renifle une compresse portée par une patiente mais le chien n'entre jamais en contact directement avec elle. 

[Reportage du 14.04.2017]
Sur 31 patientes testées, les deux chiens malinois dressés à Magnac-Laval ont su reconnaître celles qui étaient atteintes d'un cancer du sein. Intervenants : Jacky Experton, expert cynophile / Aurélie Thuleau, chef de projet Kdog / Jean-Jacques Stabat, membre du Rotary de Bellac ©F3 Limousin


Du temps et de l'argent

Isabelle Fromentin estime que pour former les chiens à détecter de nouvelles infections, il faut 2 à 3 mois. Cela coûte du temps et de l'argent.

J'espère que dans 2 ou 3 mois, nous n'en serons plus là, que l'intérêt clinique sera ailleurs

La responsable de Kdog ne veut pas entrer dans une polémique concernant le choix de la Grande-Bretagne, "C’est un projet sérieux, avec une équipe qui a l’habitude de former les chiens, et je leur souhaite que ça marche."


 



 
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