De Beaubreuil au Val de l’Aurence en passant par la Bastide, les quartiers de Limoges ne sont pas épargnés par le confinement. Comment les habitants vivent-ils cet enfermement ?
Qui a dit que le confinement mettrait fin à la solidarité des quartiers ? À la Bastide, les personnes âgées du quartier peuvent compter sur leurs voisins. Jean François, habitant de la rue Francis Chigot, s'improvise livreur. Le matin, il va faire quelques courses pour ses voisines de palier.Puis, muni de son attestation de déplacement, il s’en va entretenir son lopin de terre dans le jardin familial de la Bastide. De loin, il salue quelques connaissances.Ici, c’est très calme. Les gens sont raisonnables et respectent les règles de confinement.
Inquiétude latente
Au Val de l’Aurence un habitant est plus inquiet. Ce père de famille vit avec sa femme enceinte et leur premier enfant. Demain, ils doivent sortir pour une échographie. Combien d’attestations prendre et comment faire sans imprimante ? L’hôpital, n’est-il pas un nid à virus ? Beaucoup de questions lui traversent l’esprit.Heureusement qu’il y a les téléphones et Internet, sinon ça serait trop oppressant.
Pour s’occuper, ils appellent la famille ou les voisins. Grâce à la technologie, le lien social est préservé.
Les gens du quartier sont un peu sonnés. Ils attendent devant leur télévision. Au début, on prenait tout ça à la rigolade. Mais en voyant ce qui se passe ailleurs et on prend plus conscience de la gravité de la situation.
Ce temps libre imposé laisse également le temps pour préparer les futurs projets. Ce résident avait prévu d’ouvrir un restaurant. Une réalisation qui va prendre du retard. Une source d’inquiétude supplémentaire.
Un confinement pas toujours respecté
Depuis sa fenêtre dans le quartier Beaubreuil, Christiane observe les rues qui se vident. Elle constate cependant que certains jeunes traînent toujours dehors. La Police municipale ne manque pas de les rappeler à l’ordre.Pour s’occuper cette septuagénaire regarde la télévision ou joue aux mots fléchés. Le matin, elle sort pour aller faire quelques courses à l'hypermarché le plus proche, mais elle garde ses distances. À 75 ans, pas questions de prendre de risques.
D’ailleurs, elle ne se rend plus au marché de Beaubreuil, bien qu’il soit maintenu pour les activités alimentaires. Elle préfère regarder les stands de fruits et légumes depuis sa fenêtre. C’est plus sûr.