Le conflit interne au CHU de Limoges dure depuis 2 ans. A tel point qu'une médiation nationale aura lieu en janvier prochain. Le Dr Florence Rollé, cardiologue, se dit "placardisée et maltraitée" par sa hiérarchie. La Direction du CHU réserve sa position sur ce sujet pour le moment.
Le conflit qui oppose Florence Rollé à sa direction n'a pas trouvé d'issue depuis deux ans. La situation est telle qu'une médiation nationale doit avoir lieu début 2018. Ancien cardiologue réanimateur au CHU de Limoges, Florence Rollé dénonce, dans une vidéo posté sur Internet en juillet dernier, sans nommer l'établissement, "une forme de harcèlement, une maltraitance, une "placardisation" sur lesquels elle ne souhaite plus s'exprimer avant la médiation de janvier.
En arrêt maladie depuis plusieurs mois, elle est soutenue par de nombreux patients greffés du cœur comme André Dufour, greffé du cœur en 1999 au CHU de Limoges. Pour lui, "l'omerta plane sur ce conflit. On ne nous dit pas la vérité". L'activité de transplantation cardiaque a été suspendue en 2016 suite à une surmortalité anormale. Elle est désormais assurée par les équipes médicales du CHU de Bordeaux.
Philippe Halimi, président de l’association Jean-Louis Mégnien contre la maltraitance à l’hôpital, voit dans le cas de Florence Rollé, un symbole du harcèlement et de la maltraitance au sein des hôpitaux. Il considère " qu'elle a effectivement signalé des dysfonctionnements " et que le fait qu'elle ait alerté sa hiérarchie des difficultés de son service est " l'une des causes de la mise au placard " de la cardiologue à l'origine d'une pétition qui dénonce la dégradation des soins à l'hôpital public.
La direction générale du CHU de Limoges évoque dans un communiqué une "situation individuelle complexe" et précise que l'organisation des soins " n'est pas altérée : les équipes médicales du CHU de Limoges, en relation avec celles du CHU de Bordeaux, restent mobilisées sur la qualité des soins et le suivi des patients greffés cardiaques originaires du Limousin ".
Elle souhaite que la médiation nationale prévue mi-janvier " apporte un nouvel éclairage " sur ce conflit interne.