Coronavirus : les golfs limousins prêts pour le déconfinement

Depuis qu'Emmanuel Macron a évoqué le déconfinement pour le 11 mai, les golfeurs ont des fourmis dans les jambes. Voilà 5 semaines qu'ils sont privés d’une activité que certains pratiquaient presque tous les jours. Ils ont hâte de ressortir les clubs de leur sac.

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Depuis le confinement, bon nombre de pratiques sportives ont été suspendues. C'est le cas du golf. Les passionnés attendent avec impatience la levée des restrictions, même s'ils savent que la pratique ne sera sans doute pas aussi libre qu'avant. 

Le jeu me manque, la nature le matin ou le soir me manquent, les parties entre copains me manquent [Jacques, golfeur haut-viennois, 77 ans]. 

Ils ont eu une double peine les fans de golf depuis le début du confinement. Les quatre premières semaines, il a fait un temps magnifique en France, un soleil superbe et des températures idéales pour sortir les fers et la petite balle blanche de leur hibernation. Oui, mais le virus est passé par là avec toutes ses restrictions. Situation dramatique pour le joueur ou la joueuse qui pouvait estimer que sur un parcours, seul dans la nature, il ne pouvait pas être contaminé.

Comme dans tous les autres sports, les clubs ont donc fermé leur terrain de jeu. En Limousin, environ 2 500 licenciés rongent leurs freins. Les 8 parcours de la région sont interdits d’accès (Limoges, Panazol, Mortemart, Brive, Aubazine, le Puy d’Arnac, Neuvic et la Jonchère Gouzon). En attendant, ils peuvent retrouver sur la page facebook du golf de la Porcelaine, les conseils des enseignants pour continuer à s’entrainer avec les moyens du bord
 

Pas de jeu certes, mais sur les trous il y a quand même du passage : celui des tondeuses. "Comme pour nos terrains de football, il y a un entretien minimum du golf municipal de Saint Lazare", explique Sylvie Rozette, adjointe aux sports de la mairie de limoges. "Les jardiniers ne sont pas confinés, ils sont à l’œuvre".

Au golf de la Porcelaine à Panazol, quatre personnes gèrent chaque jour la tonte des fairways et des greens, le nettoyage des sous-bois. "Heureusement que nos employés peuvent continuer leurs activités" déclarent Jean-François Blondeau, président du club, et Dominique Merle, responsable du terrain. "Imaginez un green sans tonte durant deux mois ! La nature elle ne se confine pas bien au contraire surtout au printemps. Sans entretien ce serait une jachère ! L’objectif c’est que pour la réouverture, dès le premier départ du matin, le parcours soit jouable".

Et on peut imaginer qu’ils seront nombreux à vouloir justement être les premiers à taper un coup sur des parcours immaculés.

Justement depuis les déclarations d’Emmanuel Macron le 13 avril, le ciel s’est un peu éclairci pour les amoureux du golf. Le début d’un déconfinement, le 11 mai, pourrait être synonyme d’ouverture, sans doute partielle, des parcours vers le 15 mai.

Bien sûr elle se fera sous de nombreuses conditions. La Fédération Française de Golf travaille depuis plusieurs jours sur ce sujet. Elle vient de dévoiler quelques consignes à respecter pour cette reprise tant attendue. Des mesures que détaille Pascal Grizot vice-président de la FFG : 

 
  • réservation de départ obligatoire
  • arrivée sur le parking du club pas plus de 30 minutes avant ce départ
  • pas d’utilisation des voiturettes
  • parties limitées à deux ou trois joueurs ( au lieu de 4 maxi)
  • les  joueurs devront rester à 3 mètres les uns des autres
  • les râteaux seront en enlevés des bunkers pour ne pas être manipulés
  • le « bogey-trou », accessoire qui maintient le drapeau, sera légèrement sorti de terre pour que les golfeurs n’aient pas à manipuler le drapeau ni chercher leur balle au fond du trou (la balle ayant touché ce bogey, on considérera alors que celle-ci est tombée dans le trou)

Les accueils, boutique, bars et restaurants des clubs resteront fermés dans un premier temps. Les golfeurs ne pourront donc refaire leurs parties autour d'un verre !

On le voit, même si le jeu pourra reprendre, il se fera avec des contraintes. Jusqu’à quand ? En tout cas cela sera très préjudiciable financièrement aux clubs privés ou associatifs. Le calendrier des compétitions, source de revenus importants avec les sponsors et les participants, démarre en général début avril. Nombre d’entre elles ont été annulées. C’est par exemple le cas du championnat de France des hospitaliers qui devait se jouer tout le week-end de l’ascension au golf de la Porcelaine soit près de 200 joueurs sur les fairways. Les retombées économiques pour le club (environ 15 000 euros)  auraient dû être conséquentes pour son budget annuel, ainsi que pour le tissu local (hôtels, gites...). Elles sont perdues et rien ne pourra les remplacer. Idem pour le championnat de France universitaire début juin à Limoges Saint Lazare. Toutes les finances des clubs limousins seront donc affectées par cette crise.
 

Le golf amateur touché mais aussi le niveau professionnel

C’est le cas pour Benjamin Hébert . Le briviste, âgé de 33 ans, a découvert enfant ce sport sur le parcours de Brive-Planchetorte. Aujourd’hui, il occupe une très belle 93e place mondiale et a plusieurs fois flirté l’an dernier avec la victoire sur le circuit européen. Il est en progrès constant. Il fréquente les Tiger Woods ou Rory mac Ilroy presque chaque semaine. Depuis début mars et un tournoi au Qatar, il n’a plus rejoué, plus pris un club entre les mains confinement oblige.
 



Benjamin est actuellement dans une maison dans les Landes. Il prend cette pause dans sa saison et sa carrière avec philosophie explique-t-il à nos confrères du site internet  golfplanète.com : "Je mets à profit ce repos pour réfléchir, penser à autre chose. En ce moment, le golf ce n’est vraiment pas le plus important vu ce que le monde subit. Finalement ça fait presque du bien. Depuis deux ans, je me mets beaucoup de pression pour atteindre mes objectifs. Cela fait 11 ans que je suis pro, que je vis que pour le golf".

Le numéro 3 français fait un peu de stretching, un peu d’exercice physique histoire de garder la forme. Pour le jeu en lui-même, on oublie. Les quelques mètres carrés du jardin ne permettent pas de s’entraîner. "Si s’entrainer au golf dans un jardin donnait l’assurance de devenir un champion, ça se saurait" dit-il amusé. Le grand circuit mondial il pourrait le retrouver d’ici fin juillet, mais rien n’est encore sûr. Les organisateurs des tournois réfléchissent.

En tout cas la fin de saison 2020 et celle de 2021 s’annoncent compliquées à gérer pour les professionnels. Benjamin Hébert, comme les golfeurs amateurs, n’attendent de toute façon qu’une chose : taper un bon drive à 250 mètres et rentrer un putt de 10 mètres pour retrouver les sensations uniques que procure ce sport. Le golf, c’est bien le seul virus que ces joueurs veulent bien attraper de nouveau.
 
 
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