La fermeture inopinée de l’« Aquapolis » de Limoges ce lundi 5 septembre pose question. Comment les collectivités s’organisent-elles pour contrer l’augmentation des prix de l’électricité et du gaz ?
À Limoges, toutes énergies confondues (gaz, électricité, chauffage) le kw/h est passé de 15 à 25 centimes d’euros entre septembre 2021 et septembre 2022, soit 50% d’augmentation.
Une charge substantielle, accrue pour les différents équipements sportifs de la ville :
- 3 piscines couvertes, un bassin extérieur ;
- 25 gymnases et salles ;
- 1 patinoire ;
- 1 base nautique ;
- 1 boulodrome ;
- 1 palais des sports ;
- 1 grand Stade ;
Ajoutez à cela, les vestiaires et les éclairages de terrains.
La facture énergétique annuelle de ces infrastructures se monte à 1,8 million d’euros, près de 800 000 euros supplémentaires par rapport à l’année dernière.
Certes, c’est une difficulté, un stress mais les économies d’énergie sont devenues une nécessité. Et il nous faut en plus continuer à rénover des équipements sportifs qui, pour beaucoup, sont des passoires thermiques…
Sylvie Rozette, adjointe aux sports à la mairie de Limoges.
Quelles solutions pour faire des économies d’énergie ?
À Limoges, plusieurs mesures ont été prises :
- baisser la température des bassins dans les piscines à 26°C ;
- fermer la patinoire l’été ;
- réduire la température des gymnases à 15°C ;
- programmer les éclairages de stade de 19h30 à 23h; voire limiter les matches en nocturne et jouer en journée.
Pour certaines structures en revanche, il sera compliqué de réaliser des économies d’énergie. Avec sa piste de 250 mètres de long, le vélodrome couvert Raymond Poulidor inauguré en juin 2017 à Bonnac-la-Côte, est un équipement qui fonctionne à air pulsé.
Le dôme couvert est une grande bulle d’air. Il est compliqué de faire des économies sur cette structure. La note devrait passer en 2022 à 27 000 € contre 22 000 € habituellement. Mais nous ne sommes pas sur les mêmes ordres de grandeur que l’Aquapolis qui coûte jusqu’à 600 000€ chaque année.
Fabien Doucet, vice-président de Limoges Métropole.
Même situation à Brive
Dans la cité gaillarde, la facture énergétique pourrait grimper de +35% en 2022. Les services de la ville négocient actuellement avec EDF pour que la note soit moins salée et passe de 2,7 millions d’euros en 2021 à un peu plus de 3 millions d’euros cette année.
« On a aussi des pistes d’économies comme l’éclairage public. A partir de 2023 et jusqu’en 2028, nous allons passer à une technologie LED intelligente avec dix mille points lumineux et des détecteurs de présence. Nous prévoyons une économie de 75% », espère Guillaume Cabrol, directeur de cabinet à la ville de Brive.
Bref, contraintes et forcées par la crise énergétique, les collectivités changent leurs habitudes. Et si jamais cela ne suffisait pas ? L’adjointe aux sports de Limoges Sylvie Rozette pose la question du financement :
« Et pourquoi les collectivités n’auraient-elles pas accès au bouclier de l’Etat au même titre que les particuliers »…CQFD…