Les sociétés privées qui gèrent le Zénith, Aquapolis et la patinoire demandent des centaines de milliers d’euros d’indemnisation à la communauté urbaine de Limoges et à la mairie suite à la crise sanitaire. La négociation est en cours.
A Limoges, les murs du Zénith et du centre aquatique appartiennent à la communauté urbaine. Mais leur fonctionnement a été confié à deux sociétés privées. En raison de la crise sanitaire, elles n’ont pu assurer correctement leurs délégations de service public depuis le 17 mars 2020.
Vert Marine et S-Pass auraient demandé des centaines de milliers d’euro d’indemnisation à la communauté urbaine, bien que rien ne soit prévu pour une telle situation dans leur contrat.
Négociation
Depuis octobre 2020, la négociation bat son plein, et pour Guillaume Guérin, président de Limoges métropole, “ce sera le feuilleton du premier semestre 2021”.
Selon Fabien Doucet, vice-président de la communauté urbaine chargé des grandes infrastructures, la société S-Pass, qui gère le Zénith, demande 248 400 euros pour la période du 15 mars au 31 décembre 2020. Pour Aquapolis, Vert Marine affiche un compte de résultat de -185 406 euros entre le 14 mars et le 28 juin 2020 et pourrait demander une indemnisation allant de 250 000 à 300 000 euros.
On ne peut pas payer cash ce qui nous est demandé. Il n’est pas logique de payer des salaires qui ont déjà été indemnisés par l’État.
Pour permettre à ces entreprises de ne pas sombrer, Limoges métropole a déjà suspendu les redevances qui lui sont versées contractuellement.
Par ailleurs, Vert Marine a géré la patinoire de Limoges pour le compte de la mairie jusqu’au 31 décembre 2020. Pour le manque à gagner lié à cet équipement, un avenant au contrat de délégation de service public a été signé. La société privée va toucher 12 000 euros d’indemnisation par mois de mars à juin. Pour le second confinement, la discussion est en cours.
Au pied du mur
Laurent Onéda est le directeur général de la société S-Pass, qui gère 22 salles de spectacles en France dont 7 Zéniths. Il ne nous a pas confirmé la somme de 248 400 euros qu’il demanderait au nom de sa société, car ce serait une base de négociation : “Dans un mois et demi, nous aurons des chiffres certifiés par un commissaire aux comptes. Le montant va s’ajuster en fonction des aides qui vont être versées par l'état. Les relations sont bonnes avec l’agglomération de Limoges. Nous espérons pouvoir reprendre une activité en septembre. En ce moment, les tournées sont à l’arrêt pour des problématiques de rentabilité.”
Du côté de Vert Marine, Florent Bertel, le directeur régional, n’a pas non plus été en mesure ou souhaité nous confirmer les sommes demandées. Ces dernières vont s’ajuster en fonction des négociations avec la communauté urbaine.
L’établissement public ne possède ni le savoir-faire, ni les réseaux qui lui permettraient de faire fonctionner le Zénith et Aquapolis dans de bonnes conditions. Les élus ont donc tout intérêt à ce que la santé financière de leurs délégataires de service public reste bonne.
Quand la négociation sera achevée, il y aura un jeu de vases communiquants entre les redevances qui n’ont pas été payées car suspendues, et les sommes que nous serons amenés à débourser.
Un moindre mal pour le portefeuille du contribuable, car si de tels équipements devaient être gérés en régie propre, il est fort probable que les coûts exploseraient. L'abandon du Zénith et d'Aquapolis est hors de propos. Ce serait une catastrophe pour l'image de la ville et de la communauté urbaine.