Le fils de ce papa a repris le chemin de la classe depuis deux semaines à l'école primaire Montjovis à Limoges. Mercredi soir, ce père de famille apprend, par un article de presse publié sur les réseaux sociaux, l'existence d'un cas de Covid dans l'école de son fils.
La stupeur
Voici l'histoire d'un père de famille qui s'inquiète de l'état de santé de son fils suite à la contamination au coronavirus d'un enseignant de l'école maternelle Montjovis. Le même groupe scolaire où est scolarisé son fils (en primaire).Mercredi 27 mai, ce papa apprend qu'un enseignant de l'école maternelle est testé posititif au Covid-19. Le lendemain, les enfants et le personnel, qui ont été en contact avec lui, sont également testés.
Une dizaine d'enseignants et une quarantaine d'élèves sont contrôlés. L'école maternelle est fermée jusqu'à nouvel ordre. Selon l'Agence Régionale de Santé, l'état de l'enseignant contaminé n'inspire pas d'inquiétude.
Mais à quelques mètres de là, l'école élémentaire, où rien ne bouge. Comme si le virus ne pouvait s'y infiltrer.
Ce père de famille apprend la nouvelle par le biais des réseaux sociaux et un article de la presse locale. Il s'étonne de ne pas avoir été informé en tant que parent d'élève du groupe scolaire Montjovis.
Jeudi 28 mai, il appelle l'école. L'enseignante de l'école élémentaire qui répond au téléphone lui rétorque qu'elle n'a aucune information supplémentaire.
"Je suis catastrophé à ce moment là. Comment est-ce possible que l'école où un cas de Covid est confirmé n'ait aucune information à délivrer aux parents d'élèves ? La décision est prise, mon fils ne retournera pas en classe" explique ce papa inquiet et très surpris par la situation.
Comment avoir de vraies informations confirmées ?
Ensuite, le père de famille décide d'appeller l'Inspection d'Académie. Il tente de comprendre d'où vient cette absence totale d'information au sein de l'école élémentaire Montjovis. Toujours aucune réponse cohérente.
A la Prefecture de la Haute-Vienne, le propos se veut rassurant. "A priori aucune autre personne de l'école n'a été testée positive. L'Agence Régionale de Santé serait en train de mettre en place une date pour la réouverture de l'école maternelle Montjovis". Cette personne de la Préfecture conseille à ce papa inquiet de contacter la cellule Covid du rectorat. C'est chose faite. Mais là non plus, personne n'est réellement au courant de l'évolution de la situation dans cette école limougeaude.
Un peu plus tard, le père de famille est contacté par un représentant de l'Inspection académique de Limoges. Le propos est abrupt selon le papa. "Si on n'a rien à vous dire, on ne vous dit rien". Le ton est monté, ce fonctionnaire aurait crié au téléphone. "Seuls les parents d'élèves des enfants qui ont été en contact avec l'enseignant infecté sont prévenus. C'est la procédure" !
Le père de famille lui a fait part fermement de son mécontement à l'égard de ce manque d'information pour les parents d'élèves.
"Pour ce week-end de trois jours de la Pentecôte, beaucoup de gens vont aller voir leurs familles. Et bien j'ai pris la décision d'annuler un repas familial demain avec mes parents, qui ont plus de 70 ans et qui sont à risque, et avec ma grand-mère qui a plus de 90 ans. Nous n'avons pas suffisamment d'information et je ne veux pas prendre de risque. J'ai l'impression qu'on se moque de nous" assène le papa
A la suite de ce témoignage, des questions se posent. Pour Jean-Michel Blanquer, le ministre de l'Education, la priorité est le retour à l'école des enfants. Mais il est nécessaire, semble-t-il, de rappeler que ce retour en classe doit se faire en toute transparence en cas de contamination au Covid d'un enseignant ou d'un élève. Les inquiétudes des parents, même s'ils ont fait le choix de remettre leurs enfants à l'école, sont bien réelles et méritent sûrement un minimum d'attention. C'est affaire est-elle un cas isolé ? Difficile de savoir pour l'instant si d'autres parents ressentent également ce manque de communication de la part de l'Etat.