Après l’annonce de fermer les discothèques quatre semaines à partir de vendredi, les gérants trouvent la mesure injuste par rapport à d’autres établissements. Réactions à Limoges.
Les discothèques ont été les derniers établissements à rouvrir, le 9 juillet dernier, après seize mois de fermeture due à l’épidémie de Covid-19.
La demande de Jean Castex de fermer les "boîtes" à partir de ce vendredi, en pleines fêtes de fin d’année, a donc été très mal accueillie par les gérants à travers tout le pays même si ils commençaient à s'inquiéter pour leur activité avec la cinquième vague de Covid-19.
"Nous priver de fêtes, c'est terrible. On savait qu'on était susceptibles d'être fermés mais là c'est dur. Du jour au lendemain, se faire bloquer, le gouvernement a fait fort" assure Pierre Buonocore dit Pierre B, patron du Speakeasy à Limoges.
De son côté, Benoit Graindorge, patron du "Buck" qui reçoit beaucoup de jeunes de 18 à 25 ans craignait aussi des mesures de restriction mais pas autant.
On ne s’attendait pas à quatre semaines de fermeture. Je m’attendais plutôt à une jauge plus réduite.
Les gérants parlent aussi "d'injustice" car ils sont les seuls à devoir fermer pendant ces fêtes. "Pourquoi laisser les bars de nuit ou les thés dansants ouverts alors ?" s'exclame Pierre B. La question avait déjà suscité beaucoup de crispations cet été. "Depuis cet été, on vérifie les pass sanitaires et les identités des clients qui jouent le jeu comme nous" explique Benoit Graindorge. Les discothèques sont en effet les seuls lieux où il y a actuellement des contrôles d'identité pour vérifier les passes sanitaires.
Mesures d'accompagnement
"Nous accompagnerons économiquement les entreprises concernées. Nous l'avons toujours fait et nous devons le faire autant que cela sera nécessaire", a assuré hier le chef du gouvernement.
Le ministre délégué aux PME Alain Griset a reçu ce mardi les représentants des discothèques et de l'événementiel, également touchés par les appels de l'exécutif à restreindre les festivités. Dans un communiqué commun, le GNC (chaînes hôtelières), le GNI (indépendants de l'hôtellerie restauration), l'Umih et le SNRTC (restauration thématique et commerciale) ont demandé "le rétablissement d'urgence du Fonds de solidarité, le retour de l'activité partielle Covid-19, les exonérations des charges et l'aide -coûts fixes- simplifiée".
"J'ai peur que ce ne soit que des aides à la petite semaine avec presque rien sur les coûts fixes" dit Pierre B.
Avec cette nouvelle phase de fermeture, Benoit Graindorge est assez pessimiste. "J'ai peur qu'on ferme huit à douze semaines en tout". Comme la piste de danse sera fermée le 31 décembre, il a décidé d'ouvrir une dernière fois ce mois-ci son établissement demain mercredi. "C'est déjà complet" sourit-il.