Cet hiver, les délais pour faire installer ou réparer une chaudière sont fortement allongés. Une situation difficile pour les chauffagistes du Limousin qui payent les conséquences de la pénurie des matières premières comme l’acier, le cuivre ou encore les semi-conducteurs…
Sylvain Mazières a monté son entreprise de chauffagiste en 1992. Dans toute sa carrière, il n’avait jamais connu une telle situation.
Les chaudières arrivent au compte-goutte, on n’a même pas de date à donner au client.
Sylvain Mazières, chauffagiste à Limoges
Il explique que les délais pour obtenir une chaudière peuvent varier de deux à trois mois. Parfois plus, raconte t’il. "Y en a une qui a été commandée en novembre, elle est arrivée ce matin". C’est la même chose pour les chauffe-eau raconte le professionnel. "On en commande une quinzaine, on nous en livrent trois". "C’est la cata", renchérit-il. "Le pire c’est les pompes à chaleur. Il y a beaucoup d’électronique dedans, donc ça vient de Chine et là encore les fournisseurs ne peuvent pas nous donner de délais".
Après la mise à l'arrêt de l'économie, la désorganisation des chaînes d'approvisionnement, et la forte reprise mondiale, le bâtiment est confronté depuis plusieurs mois à une tension sur les matières premières. Les difficultés d’approvisionnement en acier, en cuivre, en électronique continue donc d’affecter le secteur.
Michel Ebner est basé à Saint-Victurnien (87). Il ne travaille qu’avec la marque française Saunier-Duval. "Une chance" dit-il car "les retards sont moindres par rapport à ceux de mes confrères. Mais alors qu’en temps normal on avait une chaudière en une semaine, aujourd’hui on peut l’attendre deux mois. Et c’est pareil pour certains matériels" raconte le professionnel.
J’ai une cliente en fauteuil roulant, pour qui l’installation d’un thermostat sans fil est nécessaire et bien c’est la même chose, il faut deux mois d’attente.
Michel Ebner, chauffagiste à Saint-Victurnien
En attendant, le chauffagiste tente de bricoler toujours quelque-chose pour que les clients ne restent pas sans chauffage.
Du côté des fournisseurs, ils expliquent que "tout dépend des marques et des produits demandés. Sur certains modèles, nous sommes à 3 semaines d’attente, sur d’autres, il faut 3 mois" raconte un professionnel de l’entreprise Limougeaude Cedeo. Même problème sur certains radiateurs où il y avait 4 semaines de délais, aujourd’hui, il faut compter 3 mois. Mais l’entreprise Cedeo comme Tereva ont l’avantage de pouvoir stocker beaucoup de produits. "On a 6 entrepôts à Cedeo, ce qui nous permet de continuer à fournir nos clients".
En plus de ces délais rallongés, une hausse sur tout le matériel de chauffe s’élèverait à environ 6 %.