Treize chefs de service du CHU de Limoges ont mis leur menace à exécution : ce lundi 3 février 2020, ils ont démissionné de leurs fonctions administratives. Un acte symbolique pour demander plus de moyens pour l'hôpital. Le fonctionnement des services ne devrait pas être impacté.
Ce lundi 3 février à 14h, 13 chefs de service sur les 42 que compte le CHU de Limoges, et 11 responsables d'unité, ont apporté leur lettre de démission au directeur général du CHU.
A l'instar de plus d'un millier de chefs de service d'hôpitaux en France, ils ont mis leur menace à exécution, pour dénoncer le manque de moyens de l'hôpital public.
Cette décision à forte portée symbolique - très médiatisée localement et nationalement - inquiète les patients. Beaucoup se demandent quelles seront les conséquences sur leur prise en charge à l'hôpital.
A priori, il n'y en aura aucune. Car il s'agit bien d'une démission administrative. En clair, les chefs de service et directeurs d'unité ne participeront plus aux réunions organisées par l'administration, et ne feront plus remonter les données de leur service.
Cette décision coup de poing se veut un cri d'alarme pour dénoncer l'état de l'hôpital public en France, et la logique de rentabilité depuis la mise en place de la tarification à l'acte en 2007.
Les chefs de service démissionnaires dénoncent une dégradation continue des moyens, les obligeant à renoncer à la mise en place de certaines thérapeutiques.On demande qu'il soit moins question d'argent à l'hôpital, et qu'on rétablisse l'attractivité de l'hôpital public. Actuellement, les infirmières ne veulent plus travailler dans le secteur public. Cela passe par une revalorisation des salaires, et des meilleures conditions de travail. Il faut cesser d'avoir une logique comptable, et se recentrer sur le soin." - Yves Aubard, chef du service gynécologie à l'Hôpital mère enfant de Limoges
Pour toute nouvelle activité, il faut réfléchir : est-ce que ça ne va pas gréver trop le budget, est-ce qu'on a les moyens de le faire ? Ce n'est pas un débat qu'on avait il y a 10 ou 15 ans..." - Yves Aubard, , chef du service gynécologie à l'Hôpital mère enfant de Limoges
Plusieurs pétitions circulent sur Internet pour défendre l'hôpital public français.