Des médecins du CHU de Limoges boycottent la certification de l'hôpital

Après de multiples alertes quant à leurs conditions de travail, à l'accueil des patients et au fonctionnement de l'hôpital, 70 médecins du CHU de limoges ont décidé de boycotter la certification de l'établissement par la Haute Autorité de Santé.

A partir de lundi 9 mai, le CHU de Limoges doit faire l'objet d'une évaluation, comme tous les quatre ans.

70 médecins sur environ 500 s'y opposent, dont  deux membres du collectif inter-hôpitaux.

"C'est une grille d'évaluation très binaire avec des questions très ciblées, auxquelles on ne peut répondre que par oui ou par non, sans texte libre. Sans la possibilité de faire remonter les difficultés plus spécifiques", argumente Sylvain Palat, docteur en médecine interne et membre du collectif inter-hôpitaux.

"Si on fait cette certification, cela veut dire que tout va bien et que dans cinq ans, ce sera encore pire !", plaide le professeur Arnaud Jaccard, chef du service d'hématologie et membre du collectif inter-hôpitaux.

Chaque établissement de soins doit faire l'objet d'une évaluation par la Haute Autorité de Santé.

Lors d'une visite, un "expert-visiteur", c'est à dire un professionnel de santé, délivre une certification, allant de Haute Qualité des soins à insuffisante.

Mais selon ces médecins, elle ne prend pas en compte la réalité au sein de l'hôpital.

"Même des CHU où il n'y a pas de médecins obtiennent la certification. Il ne faut pas bien travailler, il faut avoir une procédure dans un tiroir qui dit comment il faut travailler. Au CHU de Rennes, ils ont été les premiers certifiés. C'est une catastrophe là-bas comme ici. Il y a trente malades qui dorment la nuit aux Urgences sur des brancards et la recommandation des experts-visiteurs c'était de mieux informer les patients de l'attente qu'ils vont avoir aux Urgences", déplore  Arnaud Jaccard.

Pourtant la direction du CHU l'assure, l'objet de cette certification n'est pas de relever les difficultés de l'hôpital public, mais d'en "évaluer le niveau de fonctionnement global".

"Il ne faut pas se méprendre sur l'objet de la certification. Le fait que des établissements rencontrent des difficultés de recrutement, d'hospitalisation parce que peut-être leur nombre de lits est insuffisant, ça ce sont des sujets que personne ne nie sur lesquels on travaille par ailleurs", plaide le directeur général adjoint du CHU de Limoges, Jean-Christophe Rousseau.

C'est la première fois que des médecins s'opposent frontalement à la certification. Un mouvement inédit, Il faudra attendre lundi pour savoir s'il est largement suivi....

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