Dans les années 60-70, le Capitole était le train le plus rapide et le plus confortable de France. Il reliait Limoges à Paris en moins de trois heures. Une prouesse pour l'époque. Son arrêt sonnera aussi la fin de la grande vitesse entre le Limousin et la capitale. Retour sur images.
Nous allons faire un train qui, entre Paris et Limoges, 400 km, fera le trajet en un peu moins de trois heures, soit, à près de 140 km/h de moyenne. Et Paris-Toulouse, sur 714 km, à un peu moins de 120 km/h de moyenne.
ArchivesDirection SNCF, années 60
C'est donc entre Limoges et Paris que le Capitole deviendra la plus rapide des trains français. Cinquante-sept ans plus tard, en gare de Limoges, le Capitole n’est plus qu’un lointain souvenir.
Limoges à moins de trois heures de Paris
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Ce souvenir est aujourd'hui teinté de regret et de nostalgie : dans les années 1960 et 1970, Limoges était à moins de trois heures de Paris grâce au train le plus rapide de France.
C'était non seulement une performance technique remarquable. C'était une performance de confort exceptionnelle. Un temps réduit et en plus, c'est resté mythique. Tout le monde parle encore du Capitole alors que personne n'est monté dedans depuis 1969 !
Jean-Pierre Limousinancien président de la CCI de Limoges
Pendant 20 ans, avec le Capitole, les Limousins vont bénéficier du fleuron incontesté du réseau ferré français.
"Ça s'est étiolé tout doucement..."
Le coup de sifflet marquant l'arrêt de cette embellie ferroviaire viendra dans les années 80. L’avènement du TGV et la priorité donnée aux grandes métropoles sonnent le glas du Capitole, et donc de la ligne Paris-Limoges.
"Il y a sans doute eu une volonté très bien masquée de la SNCF de renvoyer systématiquement aux calendes grecques la desserte du Massif Central, analyse l'ancien président de la CCI de Limoges Jean-Pierre Limousin. On nous a baladés de projets foireux en Pendolino approximatif. Donc, il ne s'est rien passé. Ça s'est étiolé tout doucement..."
Pendant 30 ans, les élus du Limousin vont réclamer et entretenir, en vain, l’espoir d’un TGV pour le Limousin. Il n’y aura jamais de TGV à Limoges.
Depuis 30 ans, le confort, la vitesse et la sécurité de la liaison vers Paris n’ont cessé de se dégrader.
"On s'est fait balader et en plus, le Capitole a été assassiné dans un silence abyssal. Personne ne pourra vous dire quand est-ce qu'il s'est arrêté, constate Jean-Pierre Limousin. On s'est dit, c'est nous, on est un territoire qui n'a pas de chance. Comme on n'est pas riches, on ne va pas se le payer. Personne ne va nous le payer, il ne se passera rien."
De nouvelles rames qui se font attendre...
Entre Paris et Limoges, de nouvelles rames sont prévues pour remplacer un matériel à bout de souffle, mais leur livraison est sans cesse reportée.
Des centaines de millions d’euros sont également investis pour rénover la voie. Mais les travaux semblent sans fin et altèrent encore plus la qualité de la desserte.
On a grappillé quelques minutes et c'est très bien. Mais en termes d’images, ça ne nous mettra jamais dans la compétition des territoires qui ont une visibilité et qui attirent, à la fois, des étudiants pour l'Université, des entreprises pour créer des emplois et des fonctionnaires pour y faire carrière.
Jean-Pierre Limousinancien président de la CCI de limoges
Le capitole ne reviendra plus à Limoges. Reste la gare. La plus belle de France dit-on. Comme la gare d’Orsay, il serait dommage que, faute de train, elle se transforme un jour en musée.
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