Le parquet confirme qu'une enquête est en cours après que plusieurs femmes, parmi lesquelles des mineures, ont signalé avoir été piquées par des seringues. L'analyse de sang de l'une d'elles a révélé la présence inexpliquée de paracétamol, mais l'enquête se poursuit pour clarifier ces éléments. Le point sur ce que l'on sait.
Le parquet de Limoges nous a donné plus d'éléments, par téléphone ce jeudi 11 juillet, concernant l'enquête ouverte depuis la nuit de la fête de la musique à Limoges, après plusieurs signalements de femmes présentes en ville, ce soir du 21 juin 2024.
Cinq cas suspects étudiés par la justice
Deux plaintes ont été déposées par deux femmes majeures. L'analyse de sang sur l'une de ces possibles victimes a révélé une présence anormale de paracétamol. Est-ce en lien avec la piqûre ? L'enquête va devoir le déterminer. À noter qu'une surdose de paracétamol peut entraîner des risques hépatiques sévères.
Sans commenter l'enquête et le dossier en question qui reste dans les mains de la justice, Jean-François Cueille, président de la Protection civile en Haute-Vienne et vice-président de la Protection civile nationale, juge une telle présence, de manière générale, médicalement étonnante. Ce dernier ne comprend pas comment une dose élevée de cette substance médicamenteuse peut se retrouver ainsi dans une analyse après une piqûre sauvage qui est, en général, très rapide.
Le parquet précise que l'enquête se porte également sur trois autres cas suspects signalés pour trois autres femmes, dont deux mineures. Ces trois possibles autres victimes n'ont pas porté plainte.
Outre le choc lié à la sensation de piqûre, ces femmes n'ont pas été blessées. À noter toutefois que l'une de ces victimes (qui n'est pas celle pour laquelle la présence de paracétamol a été identifiée) a été prise de nausées et de vomissements.
Enquête en cours
Depuis le 21 juin, l'enquête se poursuit pour tenter d'identifier un ou plusieurs potentiels agresseurs dans ces cinq cas. Les investigations commandées par le parquet sont conduites par la police de Limoges (direction de la criminalité territoriale).
À l'heure où nous publions ces lignes, il n'y a eu aucune interpellation.
Des recherches sont en cours avec l'exploitation notamment des caméras de vidéosurveillance de la ville et l'audition de témoins.
Selon nos informations, une petite trentaine de personnes auraient, au total, signalé ce soir-là dans les rues, des sensations de piqûres suspectes.
Pas d'autres faits connus sur Limoges depuis un an
Ces signalements ne sont malheureusement pas propres à Limoges. En France ce soir-là, d'autres faits similaires ont été indiqués, notamment à Vence et Cagnes-sur-Mer, ou encore Pau.
Pour Jean-François Cueille, qui confirme que la Protection civile a eu affaire à des signalements cette nuit-là à Limoges, la mauvaise surprise est de taille : “Que ce soit au Samu ou à la protection civile, on n’en avait pas vu depuis des mois et tout d’un coup, pour la fête de la musique, de nombreux signalements."
Ce dernier évoque de nombreuses prises en charge à Limoges, mais aussi de nombreux cas à Bordeaux, Nice, Toulouse, ce qui soulève chez le professionnel de nombreuses interrogations sur l'origine du phénomène qui dépasse les frontières de l'ex-Limousin.
En raison de ces nouveaux signalements, les protocoles de prise en charge, datant de 2022, ont été mis à jour avec les Agences Régionale de Santé, selon ce dernier.
Le médecin se montrera particulièrement vigilant, avec ses équipes de la Protection civile mobilisées lors des fêtes du 14 juillet : "On va voir comment ça se passe, car c’est exactement la même typologie de fête populaire que le 21 juin."
Que faire si on a été piqué ?
Dans le cas d'une piqûre, même en l'absence de symptôme identifié, il est préférable de ne pas traiter le problème à la légère en se disant que ça va passer. Il faut impérativement se diriger vers les postes de secours pour une prise en charge ou appeler le SAMU qui guidera le patient vers un service d’urgence adapté.