Depuis début novembre, un arrêté interministériel impose le confinement des volailles à cause du risque de grippe aviaire. Quatre foyers de contamination en élevage ont été recensés dans le nord de la France. Insuffisant pour imposer le confinement des élevages selon certains agriculteurs.
A Domps, Catherine Pains-Massue élève 2000 poules pondeuses. Habituellement, elles gambadent librement entre le bâtiment et les prés extérieurs. Mais depuis novembre, ses protégées sont confinées.
La poule n’est pas bien, ce n’est pas son univers. La coquille est plus faible. Elle ne mange pas trop de cailloux. Si ça dure 6 à 8 mois, ça va être un gros problème. On nous impose quelque chose qui ne convient pas à notre élevage.
Baisse de la qualité, trop forte densité d'animaux, bien-être animal non respecté, autant d'arguments avancés par la confédération paysanne pour dénoncer l'arrêté de confinement. Le syndicat s’insurge contre ces mesures entrées en vigueur le vendredi 5 novembre 2021 pour éviter le risque de grippe aviaire passé à un niveau "élevé" en France métropolitaine.
L’arrêté impose aux éleveurs de laisser les poules dans leurs bâtiments ou de placer les poules dans un espace extérieur avec un filet qui les protège, et une surface de seulement 0,5 m² par individu (normalement, elles ont 4 m² à l’extérieur avec les labels plein air et bio). Selon Thomas Gibert, porte-parole de la Confédération paysanne de Haute-Vienne, les petits élevages de plein air auraient dû être épargnés.
On signe la fin de l’élevage plein air. Ça nous révolte parce-que de nombreuses études montrent qu’il y a très peu de chance de contaminations d’élevages plein air via des animaux migrateurs. Ce qui est pointé du doigt, c’est la densité des élevages, le fait que les volailles soient les unes sur les autres ainsi que le transport qui sont plutôt le fait de l’élevage industriel.
Un argument contesté par les services de l'Etat au regard des précédentes contaminations.
Les petits élevages peuvent être aussi touchés par la grippe aviaire. Les trois premiers cas touchés étaient des basses cours dans le nord de la France donc pas des gros élevages mais bien des petits.
La préfecture rappelle que des dérogations pour sortir les volailles sont possibles et facilement accordées à condition d'avoir un suivi vétérinaire.